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La situation demeure tendue à Madagascar, Ravalomanana et Rajoelina refusent le dialogue.
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La situation demeure tendue à Madagascar, Ravalomanana et Rajoelina refusent le dialogue.
La tension ne s’apaise pas à Madagascar. Alors que le bilan de la crise politique s’alourdit d’au moins 28 autres morts et de plus de 200 blessés, les deux camps ne donnent aucun signe de fléchissement.
En dépit du lourd bilan de la fusillade du samedi 7 février à Antananarivo, les deux protagonistes de la crise politique dans la Grande Île campent chacun sur ses positions respectives.
Le maire déchu d’Antananarivo Andry Rajoelina annonce une journée de deuil national pour ce lundi 9 février, tandis que le pouvoir central, par le biais du préfet de police de la capitale malgache, prône un rapide retour à la normale. « Les fonctionnaires sont invités à poursuivre leur travail quotidien afin de satisfaire les besoins de la population», a-t-il enjoint.
Dans leurs interventions radiodiffusées, durant le week-end, le Président de la République Marc Ravalomanana et, Andry Rajoelina, se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ce qui s’est passé samedi dernier devant le palais d’État d’Ambohitsorohitra, à Antananarivo.
 Le chef de l’État a reproché au fondateur du Tanora malagasy vonona (TGV) d’avoir « conduit ses partisans à l’échafaud », tandis que l’ancien maire d’ Antananarivo a accusé le président de la République d’avoir fait tirer sur la foule par des tireurs d’élites et des commandos.
« Andry Rajoelina a amené les gens à venir prendre le palais présidentiel, ce qui est une chose inadmissible, alors qu’il ne les maîtrise pas », a déclaré le chef de l’État dans un communiqué radiodiffusé et télévisé diffusé en boucle sur les chaînes nationales et sur les ondes de ses radios.
Mais «vous avez les mains tâchées du sang de vos compatriotes », a, de son côté, clamé Andry Rajoelina, d’une voix enrouée, sur la télévision Viva. « Il n’y avait personne à protéger dans le Palais, et la défense des bureaux qui s’y trouvent ne nécessitait pas autant de sang versé », a-t-il ajouté.
Hier, dans la cour de l’hôpital Ravoahangy Andrianavalona, où il a rendu visite aux blessés, l’ancien maire a encore laissé libre cours à sa colère. « Partout dans le monde, les forces de l’ordre lancent d’abord une sommation avec l’aide d’un matériel de sonorisation puis dispersent la foule avec des grenades. Or, samedi, ils ont immédiatement procédé à des tirs en rafales », a-t-il dénoncé. Très remonté contre le chef de l’État, le fondateur du TGV annonce la poursuite de la lutte « jusqu’à la victoire finale ».
Le gouvernement, de son côté, tente, tant bien que mal de rassurer l’opinion. « Des mandats d’arrêt ont déjà été émis par la Justice contre les responsables des troubles et des saccages», a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Désiré Rasolofomanana. Ce dernier a par ailleurs appelé la population à « prêter main forte aux forces de l’ordre en donnant toutes informations utiles aux enquêtes ».
« Les Malgaches doivent plus que jamais s’écouter», a prêché le Premier ministre, Charles Rabemananjara, quelques heures après la fusillade. Mais en attendant que les deux parties trouvent un terrain d’entente, le bras de fer se poursuit.
Lova Rabary-Rakotondravony
L’Express de Madagascar
Ecouter l''intervention d''Andry Rajoelina
 
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