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La STC en question

31 mai 2012, 12:00

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Rs 1,89 milliard. C’est le montant des bénéfices réalisés par la STC sur la vente de produits pétroliers au cours de l’année dernière. Pour une institution publique qui se défi nit comme une «socially responsible entity» et qui n’a pas pour vocation de tondre les consommateurs, ce chiffre surprend.

Le profit record de la STC a été divulgué à la suite d’une question posée par le député Kee Chong Li Kwong Wing au Parlement, mardi dernier. A la lumière de ces statistiques, le député de l’opposition a réclamé une baisse du prix de l’essence et du diesel. Le ministre a balayé d’un revers de main sa requête. Pour comprendre l’argumentation de l’élu mauve, il faut savoir que la STC ponctionne l’automobiliste à travers divers prélèvements.

Ainsi, pour chaque litre d’essence acheté, le consommateur verse 30 sous au fonds de Maurice
Ile Durable, Rs 1,85 pour financer le transport gratuit, 50 sous pour le transport et le stockage de produits à Rodrigues, Rs 1,25 pour rembourser les pertes sur le hedging et Rs 1,50 pour les subsides sur le gaz, le riz et la farine. Or, comme le soutient le politicien-économiste, la STC ne peut jouer le rôle de la MRA et collecter des taxes.

Le fait que des fonds sont transférés de la STC à d’autres corps parapublics, sans passer par le budget de l’Etat, résulte en un manque de transparence autour de leur utilisation. Précisément, au sujet de la transparence, il faut relever la spectaculaire pirouette effectuée par le ministre de tutelle, Cader Sayed-Hossen, mardi au Parlement. Après avoir donné son accord de principe à la mise sur pied d’un comité pour enquêter sur les conclusions du rapport commandé en novembre 2010 à la firme Insight Forensics, le ministre a fait volte-face cette semaine : «I have come to the conclusion that the said report cannot be given due consideration and I therefore find that the setting up of a Committee of Enquiry is not warranted nor justified», a annoncé sèchement le ministre.

Hedging, Betamax, gros pois avariés, sucre importé du Brésil… un mélange indigeste d’où les vapeurs ne risquent pas de s’échapper parce que la marmite restera sous un couvercle bien hermétique.