L''''Afghanistan et le Pakistan ont entamé mardi des pourparlers, les premiers depuis septembre, lors d''une réunion en Turquie censée leur permettre de surmonter leurs profondes divergences et ouvrir une nouvelle ère de coopération.

Les présidents afghan Hamid Karzaï, pakistanais Asif Zardari et turc Abdullah Gül se sont rencontrés avant la conférence internationale sur l''Afghanistan qui s''ouvre mercredi à Istanbul ( PHOTO). Le gouvernement afghan a rompu les pourparlers avec Islamabad après l''assassinat à Kaboul le 20 septembre de l''ancien président Burhanuddin Rabbani, chargé de mener les négociations de paix avec les islamistes.Kaboul pense que ce meurtre a été ordonné par des dirigeants taliban installés à Quetta dans le sud-ouest du Pakistan.

Kaboul accuse les services de renseignement pakistanais de soutenir les insurgés taliban qui ont mené une série d''attaques meurtrières ces derniers mois en Afghanistan, fragilisant le pays trois ans avant le départ des troupes de l''Otan prévu fin 2014. Le Pakistan a démenti ces accusations et a appelé les Américains et les Afghans à agir de manière décisive contre les activistes anti-pakistanais qui opèrent à partir de l''Afghanistan.

DIALOGUE FRANC ET DIRECT

La Turquie espère que les entretiens de mardi permettront un dialogue franc et direct. "Nous espérons également que les deux pays signent un protocole, même modeste, de coopération", a ajouté un responsable turc.

Karzai a provoqué l''inquiétude du Pakistan en signant un partenariat stratégique avec l''Inde, le vieil ennemi avec lequel il a été plusieurs fois en conflit. Les Pakistanais redoutent de voir leur territoire encerclé sur ses frontières ouest et est par des voisins hostiles.

Ces discussions trilatérales seront suivies mercredi par une conférence régionale consacrée à l''Afghanistan à laquelle participeront le ministre indien des Affaires étrangères S.M. Krishna et ses homologues français et allemands entre autres.La secrétaire d''Etat américaine Hillary Clinton qui devait être présente a annulé son déplacement en raison de l''état de santé de sa mère.

De nombreuses spéculations ont entouré la possibilité d''inclure les talibans et les membres du groupe Haqqani dans les négociations visant à mettre fin aux combats en Afghanistan, sujet de plus en plus pressant avec l''approche du retrait des alliés fin 2014.

Reuters