L’industrie de la construction est en zone rouge. Résultat : un effet domino sur les ventes des matériaux. «Nous prévoyons,cette année, une baisse de 5 %en moyenne sur les ventes duciment et du béton», souligne Darshan Baijnath, SalesMarketing & Quality Managerde Lafarge (MauritiusLtd) et Drymixed ProductsLtd. Il y a un manque de nouveaux projets qui prennent le relais, dit-il. Et le peu de projets d’infrastructures publiques en cours sont en phase finale.

«On a pourtant un besoin accru de maisons sociales, mais rien n’est enclenché à grande échelle», fait ressortir Darshan Baijnath. Où sont ces projets qui pourront éventuellementdonner un boost au secteurde la construction ? Quepeut-on attendre au bout du tunnel ? De gros projets BTP ou encore le projetmétro léger dépoussiéré ? La crise mondiale n’arrangepas les choses. «Une bonne soixantaine de projets IRSRES qui devraient être florissants pour le secteur sont au frigo ou redesigned», poursuit Darshan Baijnath

Les superficies, les prix… sont revus pour que les projets IRS-RES soient plus accessibles afin d’attirer desacheteurs, car Maurice subit une intensification de la concurrence à l’international. Le flou perdure dans le secteur et ce n’est pas avant juillet 2014 que les choses vonts’améliorer, comprend-on. «Nous sommes à la seconde moitié de l’année et nous n’avons aucune visibilité pour les 12 mois à venir», soutient notre interlocuteur.

Quels sont ces matériaux dont les ventes font les frais du manque de projets de construction ?

◗Revêtement du sol

Spécialiste en carrelage, granite, parquet laminé, Quality Décor a vu ses ventes piquer du nez, soit de 50 %. «Ralentissement qui perdure depuis mi-2012», note une responsable des ventes de cette enseigne. Si les gros projets ne sont plus d’actualité, la baisse du pouvoir d’achat affaiblit la part du marché réservé aux particuliers. «Les clients n’achètent plus sur un coup de coeur, les achats sont plus réfléchis. Ils font le tour de plusieurs magasins pour l’obtention des devis et prennent des semaines, voire des mois pour l’achat», explique la représentantede Quality Decor.

Idem pour l’aménagement extérieur : «après l’investissement qui pèse lourddans la construction des maisons, les clients se rabattent de plus en plus sur des options paschères – très souvent la pelouse – pour la cour et le jardin», illustre Harris Narainen, directeurde DAVID & M. E.N Co. Ltd (spécialiste de pavéen terre cuite). Quant aux méga projets, ils se comptent sur les doigts. «Nous avons desservi de gros contracteurs pour les projets Bagatelle, Jumbo Phoenix et celui de JumboRiche-Terre (en phase finale), mais on note une baisse de nos ventes de 30 % depuis janvier», confie Harris Narainen.

◗Appareils sanitaires

Appareils sanitaires, robinetterie, matériaux de plomberie... même son de cloche du côté de Ramtoola S.M Co Ltd. Quincailleries ou boutiques spécialisées dans ce créneau font les frais de la crise qui plane sur l’industrie de la construction. C’est aussi le cas de Joonas & Co. Ltd qui se positionne sur ce marché. Si 2012 n’a pas été une si mauvaise année, «nous avons recensé 25 % de baisse sur nos ventes depuisjanvier», souligne Samad Soobratty, Sales Manager de Joonas & Co. Ltd.

◗Produits en bois

Baisse ressentie également dans le commerce du bois. «Poteau en bois, plywood… la demande rétrécit», confirme un représentant commercial de Li TungSang & Co. Ltd. Effet causé, selon lui, par un manque de projets de construction, mais aussi par une compétition féroce entraînée par la libéralisation du marché des meubles importés. Les commandes des menuisiers ont nettement diminué. Ils n’ont plus besoin d’autant de matériaux.