Le calme semble revenir à Tana. L''''armée est intervenue pour empêcher le pillage des magasins. Sur le plan politique la situation reste bloquée.

Le Président Ravalomanana, pour sa part, a fait une intervention sur une radio privée. Le maire de Tana Andry Rajoelina a, pour sa part, décliné une invitation au dialogue.

La situation évolue à Madagascar, le Président de la République Marc Ravalomanana et le maire de Tana Andry Rajoelina se sont adressés à la population sur les ondes de Radio Antsiva, l''une des deux radios privées qui continuent à émettre.

Le Président Ravalomanana est intervenu sur la radio Antsiva dans la matinée pour lancer un appel au calme. Il a admis avoir rencontré les représentants de la communauté internationale, menée par l''ambassadeur américain. Il a promis «de mettre fin au désordre très rapidement».

Andry Rajoelina a, pour sa part, annoncé sa décision de décliner l''invitation au dialogue que lui avait faite le pouvoir. Il a aussi lancé un appel au calme. Toutefois, la foule était déjà à la Place du 13 mai. Le maire a dû se rendre sur place pour demander à ses partisans de ''rentrer à la maison''. Ces derniers ont obtempéré mais quelques centaines d''individus sont restés dans les rues de la ville.

Comme Tana est une ville morte, en raison de l''absence de toute activité économique, il y a eu par la suite des tentatives de pillages dans des magasins. Dans le courant de la journée, des militaires, qui jusque là étaient absents, ont fait leur apparition dans le centre ville. Ils ont sommé les pillards, qui saccageaient le supermarché Shoprite et qui s''apprêtaient à s''en prendre aux magasins Luxor et Conforama, de se disperser. Les récalcitrants ont été appréhendés et des coups de feu ont été tirés sur l''avenue de l''Indépendance dans le centre ville.

En fin d''après midi, un calme relatif régnait à Tana, mais des bandes de pilleurs continuaient à se déplacer dans la ville. Le bruit court qu''un couvre-feu pourrait être imposé ce soir du 27 au 28 janvier.

Ce matin (mardi 27 janvier), les tananariviens ont découvert un spectacle de désolation en se réveillant. Le pillage des magasins avait duré jusqu''à l''aube. Dans la matinée, on pouvait encore voir des personnes transportant des objets volés, à même le dos, ou sur des charrettes.
Durant la nuit, plus d''une dizaine de magasins d''électroménagers ainsi que les bureaux d’Air Madagascar ont été pillés.

Jérôme BOULLE
(Antanarivo)

Jrme BOULLE