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L’avion malaisien aurait continué à voler après sa disparition

11 mars 2014, 20:33

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L’avion malaisien aurait continué à voler après sa disparition

L'appareil volatilisé aurait changé de trajectoire et pris la direction ouest vers le détroit de Malacca, loin de l'endroit où il a adressé son dernier signal aux contrôleurs aériens civils, dit-on de source militaire à Kuala Lumpur.

L'avion de la compagnie Malaysia Airlines avait décollé de la capitale malaisienne à destination de Pékin lorsqu'il a disparu samedi vers 01h30 locale.

Les recherches effectuées par une dizaine de pays n'ont pas permis pour l'heure d'en retrouver la trace.

L'hypothèse d'un acte terroriste semble peu étayée, ont déclaré les enquêteurs.

Au moment de sa disparition, le Boeing 777 se trouvait à mi-chemin de la ville de Kota Bharu, sur la côte orientale malaisienne, et la pointe sud du Vietnam, à une altitude de 35 000 pieds (10 670 mètres).

«Il a changé de direction après Kota Bharu et volé à plus basse altitude. Il est allé vers le détroit de Malacca», a dit un responsable militaire à Reuters.

Le détroit de Malacca, à l'ouest de Kuala Lumpur, sépare la Malaisie continentale de l'île indonésienne de Sumatra. Or, l'appareil avait pris après son décollage la direction du nord-est pour se rendre en Chine.

Cité mardi par un journal malaisien, le chef de l'armée de l'air Rodzali Daud déclare que le Boeing a été détecté pour la dernière fois par un radar militaire à 02h40 samedi, près de l'îlot de Pulau Perak, dans le nord du détroit de Malacca. Il volait alors à 9 000 mètres, ajoute-t-il.

«Cette information est en train d'être vérifiée par le département de l'Aviation civile et l'équipe chargée des recherches», a indiqué une source proche de l'enquête. «Il y a beaucoup d'autres informations du même genre.»

L'heure donnée par Rodzali signifie que le vol MH370 aurait volé une heure 10 minutes à une altitude de croisière après avoir disparu des écrans de contrôle, sur une distance d'environ 500 km, avec un transpondeur éteint.

La Malaisie a étendu au détroit de Malacca ses recherches jusqu'ici limitées à la mer de Chine du Sud.

La Chine, qui compte 154 ressortissants parmi les passagers, a déployé dix satellites qui s'ajoutent aux dizaines de navires et avions mobilisés.

HYPOTHÈSES

Aucun signal de détresse n'a été envoyé, ni contact radio signalant un problème et en l'absence d'un quelconque débris ou donnée de vol, la police malaisienne passe au peigne fin la liste des passagers en échafaudant toutes les hypothèses : sabotage, détournement, panne mécanique.

«Peut-être que quelqu'un sur le vol a contracté une très forte assurance pour en faire profiter sa famille, ou alors quelqu'un qui devait beaucoup d'argent. Nous étudions toutes les possibilités», a déclaré le chef de la police, Khalid Abu Bakar, lors d'une conférence de presse.

«Nous regardons très minutieusement les images de surveillance de l'aéroport de Kuala Lumpur, nous examinons le comportement de tous les passagers», a-t-il ajouté.

Le fait que deux passagers aient voyagé sous une fausse identité a fait songer à une action malveillante, mais les vérifications effectuées par les enquêteurs fragilisent fortement la piste terroriste.

Selon Interpol, les deux hommes ont utilisé des passeports iraniens pour un vol entre Doha et Kuala Lumpur. Ils ont ensuite utilisé des passeports volés à des ressortissants italien et autrichien en 2012 et 2013 pour le vol Kuala Lumpur-Pékin. Ils étaient âgés respectivement de 18 et 29 ans.

«Plus nous recevons d'informations, plus nous sommes enclins à conclure que ce n'est pas un incident terroriste», a dit lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'organisation policière basée à Lyon, Ronald K. Noble.

«L'un d'eux se rendait à Francfort pour retrouver sa mère. Il s'agit d'un trafic d'êtres humains et non pas de terrorisme», a expliqué le secrétaire général. «On a pu savoir, auprès de ceux qui connaissaient ces personnes, qu'ils cherchaient un statut de réfugié à la recherche d'une vie meilleure, on a ainsi pu exclure une intention criminelle

Khalid Abu Bakar a aussi estimé que le plus jeune des deux «n'est probablement pas membre d'un quelconque groupe terroriste. Nous pensons qu'il essayait d'émigrer en Allemagne.» Sa mère l'attendait à Francfort et a contacté les autorités, a dit le chef de la police.

En Thaïlande, où les passeports ont été volés et les billets d'avion réservés pour les deux hommes, la police a dit également ne pas penser que ces derniers avaient un lien avec la disparition de l'avion.