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Le CNT libyen lance un nouvel ultimatum aux kadhafistes

4 septembre 2011, 00:00

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Le CNT libyen lance un nouvel ultimatum aux kadhafistes

Le Conseil national de transition libyen (CNT) a lancé un nouvel ultimatum aux partisans de Mouammar Kadhafi pour la reddition de leurs derniers bastions, dont l''''oasis de Bani Walid qui serait passée sous le contrôle des forces du gouvernement intérimaire, samedi.

Bani Walid, où selon des rumeurs Mouammar Kadhafi se serait réfugié, constitue avec Syrte, la ville natale du dirigeant libyen, et Sabha dans le désert les dernières poches de résistance des forces kadhafistes.

« Le conseil militaire de Tripoli vient de m''apprendre il y a quelques minutes qu''il est possible que Bani Walid rejoigne les révolutionnaires et qu''elle soit sous leur contrôle», a déclaré Ali Tarhouni, ministre du Pétrole au sein du CNT, lors d''une conférence de presse.

La ville serait tombée sans combat, a ajouté Tarhouni. Les cadres militaires du CNT ont précisé disposer de plusieurs milliers de combattants disponibles autour de l''oasis.

Une source libyenne en contact avec les habitants de cette localité située dans le désert, à 150 km au sud-ouest de la capitale, a fait savoir vendredi que des chefs tribaux souhaitaient négocier pour éviter un affrontement armé. Un accord serait proche, selon une source militaire de haut rang.

« Nous avons donné une semaine à Syrte, Bani Walid, Djoufrah et Sabha. Cet ultimatum ne signifie pas que nous ignorons ce que font les partisans de Mouammar Kadhafi. Nous surveillons tout », a déclaré pour sa part Moustafa Abdeljalil, président du CNT.

Cette déclaration fait écho de celle de Tarhouni qui a affirmé, sans plus de précisions, que le nouveau gouvernement savait où se trouve l''ancien "guide de la révolution libyenne" et que sa capture est sans doute proche.

Poursuivant sa prise de contrôle des institutions, le CNT a annoncé que la production pétrolière des gisements de Misla et Sarir va reprendre dans une dizaine de jours.

« J''ai appris hier auprès du NOC (compagnie nationale pétrolière libyenne) que la production des gisements de Sarir et de Misla débuterait le 12 ou le 13 de ce mois », a annoncé Tarhouni.

La reprise de la production sera essentielle pour financer la reconstruction après six mois de guerre civile.
Toutefois, la Chine s''est opposée à la libération des avoirs libyens gelés, prenant une position contraire à celle adoptée par une soixantaine de pays et organisations réunis cette semaine à Paris.

De son côté, Abdeljalil a fait savoir que des enquêtes étaient en cours pour mettre au jour des pratiques de corruption institutionnelle dans le pays. « A ce stade, certaines informations font état de corruption financière au sein des institutions. Nous allons enquêter sur cette question et nous allons donner des noms », a-t-il promis.

Sur la ligne de front entre Misrata et Syrte, un chef militaire du gouvernement intérimaire a annoncé que ses troupes se préparaient à avancer sur l''ancien fief de Kadhafi.

« Nous surveillons de près la situation à Syrte et Bani Walid. Il y a des poches de résistance partout dans ces zones mais aussi dans le Sud près de Sabha », a-t-il dit.

« Des réfugiés qui ont quitté Syrte nous ont raconté qu''il n''y avait plus de nourriture, de carburant, d''eau ou d''électricité dans la ville. Les familles soutenant Kadhafi obligent les civils à leur obéir. Elles les maltraitent », a-t-il encore expliqué.

Vendredi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé les deux camps à protéger les civils et à autoriser l''acheminement d''aide dans Syrte. « Nous n''avons aucun désir de revanche », a commenté Tarhouni. « Comme vous avez pu le constater jusqu''à présent, le pouvoir révolutionnaire est un bon pouvoir. Il a traité avec respect des groupes qu''il sait être formés de meurtriers », a-t-il rappelé.

Dans Tripoli, la vie reprend peu à peu son cours après les combats qui ont conduit à la prise de la capitale par les rebelles et la fin du ramadan.

Thomson Reuters