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Le conducteur du train de Compostelle interrogé ce vendredi
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Le conducteur du train de Compostelle interrogé ce vendredi
Le conducteur du train qui a déraillé mercredi près de Saint-Jacques-de-Compostelle, faisant au moins 80 morts, devait être interrogé ce vendredi par la police espagnole, qui cherche à savoir si l'hypothèse généralement avancée -une vitesse excessive- est bien à l'origine de la catastrophe.
Francisco Jose Garzon, 52 ans, a été hospitalisé après l'accident mais on ignore la gravité de ses blessures. Il est officiellement en garde à vue.
La Renfe, la compagnie de chemins de fer espagnole qui l'emploie depuis trente ans, a indiqué que l'homme avait dix ans d'expérience dans la conduite des trains et qu'il opérait sur cette ligne depuis environ un an.
Selon plusieurs médias locaux, le train a abordé le virage dangereux où il a déraillé à 190 km/h, alors que la vitesse sur cette portion est limitée à 80 km/h.
La région Galice a annoncé vendredi matin que 95 personnes étaient toujours hospitalisées, dont 32 dans un état grave, y compris quatre enfants.
Il s'agit de l'une des pires catastrophes ferroviaires de ces vingt-cinq dernières années en Europe et le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré trois jours de deuil national.
Le trafic a repris vendredi matin sur la ligne, sur les voies parallèles à celle de l'accident.
La sécurité des transports ferroviaires est en Espagne supérieure à la moyenne européenne, selon l'Agence ferroviaire européenne qui classe ce pays au 18e rang sur 27 pays en termes de morts par kilomètre transporté sur le rail.
Entre 2008 et 2011, on a dénombré 218 accidents de train en Espagne, contre une moyenne de 426 au sein des pays de l'Union européenne.
L'enquête va devoir répondre à de nombreuses questions: pourquoi le train roulait-il si vite? Le conducteur n'a-t-il pas tenu compte des limitations de vitesse dans un virage serré? Les freins ont-ils lâché? Y avait-il un système de sécurité contraignant le train à ralentir en cas de dépassement?
Le roi Juan Carlos et la reine Sofia se sont rendus jeudi au chevet de blessés soignés dans un hôpital de Saint-Jacques-de-Compostelle. Habitants de la ville, pèlerins et touristes, tous privés des fêtes de la Saint-Jacques annulées jeudi, se sont rendus en masse sur les lieux de la catastrophe pour observer les opérations d'enlèvement des voitures du train et de déblaiement des voies.
La presse espagnole rapporte des témoignages selon lesquels Francisco Jose Garzon, qui a aidé à porter secours aux victimes, aurait crié au téléphone après l'accident: "j'ai déraillé, qu'est-ce que je fais?".
Une vidéo prise par les caméras de surveillance et diffusée sur le site d'El Pais, montre le train entrer très rapidement dans le virage avant de dérailler et de se fracasser contre un mur qui borde les rails.
Le train accidenté était sorti des ateliers du constructeur Bombardier et Talgo il y a environ cinq ans.
L'accident est l'un des plus graves survenus ces vingt-cinq dernières années en Europe, le plus meurtrier restant l'accident de Kaprun en Autriche. Un incendie dans le tunnel d'un funiculaire avait enflammé en 2000 un train bondé de skieurs, faisant 155 morts.
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