Les dirigeants du Groupe des Huit pays les plus industrialisés qui se réuniront à partir de mercredi en Italie appelleront à combattre le protectionnisme et engageront plusieurs milliards de dollars pour favoriser l''''agriculture dans les pays en développement, selon le projet de déclaration finale.

La sécurité alimentaire, le changement climatique, le commerce et l''état de l''économie mondiale domineront l''ordre du jour du sommet de L''Aquila, de mercredi à vendredi.

Selon le projet de déclaration finale, que Reuters s''est procuré lundi, le G8 réclamera que les négociations de Doha sur le commerce mondial aboutissent. Le texte ne fixe cependant pas de date-butoir aux discussions engagées en 2001 dans le cadre de l''Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui sont bloquées depuis un an.

Il ne chiffre pas non plus la mobilisation financière en faveur de l''agriculture pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde. Mais le Financial Times écrivait lundi que le G8 débloquerait plus de 12 milliards de dollars sur les trois années à venir d''autres évoquent une somme de 15 milliards de dollars.

La flambée des cours des matières premières et les "émeutes de la faim" ont révélé l''an dernier l''ampleur du problème pour les pays en développement et replacé la sécurité alimentaire parmi les principales préoccupations de la planète.

"La tendance à la baisse de l''APD (aide publique au développement) et du financement national de l''agriculture doit être inversée", estiment les Huit, qui promettent "une augmentation substantielle de l''aide à l''agriculture et à la sécurité alimentaire, y compris par le biais d''engagements pluriannuels".

Le G8 demandera également la levée des restrictions et des taxes extraordinaires imposées dans certains pays sur les exportations agricoles. Il soulignera aussi la nécessité de promouvoir des investissements agricoles favorisant une production viable.

« Le protectionnisme doit être rejeté »

Pour ce qui est du commerce mondial, l''objectif est de mener le cycle des négociations commerciales de Doha à une conclusion "ambitieuse, globale et équilibrée".

Mais l''absence de date-butoir sera une déception pour Silvio Berlusconi. Le président du Conseil italien, président en exercice du G8, avait déclaré lundi qu''il espérait que le sommet de L''Aquila lui donnerait un mandat permettant de conclure d''ici 2010 ces difficiles négociations.

Doha sera au menu des discussions entre les pays du G8 et les pays émergents du G5 (Brésil, Inde, Chine, Mexique et Afrique du Sud) programmées au deuxième jour du sommet.

La récession économique mondiale s''est accompagnée de pratiques protectionnistes que le G8 dénonce. "Les marchés doivent rester ouverts, le protectionnisme doit être rejeté et les facteurs susceptibles de toucher à la volatité des prix des matières premières, dont la spéculation, doivent être surveillés et analysés", peut-on lire dans le projet de déclaration.

"Nous nous engageons par conséquent à réduire les distorsions commerciales et à réfréner l''apparition de nouvelles barrières au commerce et à l''investissement et la mise en oeuvre de mesures incompatibles avec l''OMC afin de stimuler les exportations."

Selon la Banque mondiale, six membres du G8 - les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l''Allemagne et l''Italie - de même que le Brésil, l''Argentine et l''Inde figurent parmi les pays qui ont érigé des barrières commerciales depuis la réunion du G20 en avril à Londres.

(Source : Reuters)