Le groupe Naïade procédera ce vendredi 15 mai à l’ouverture officielle du Grand hôtel du Lagon, à l’île de la Réunion, après dix mois de travaux. A travers cet hôtel qui allie tradition créole et modernité innovante, c’est le savoir-faire mauricien qui s’exporte.

Une nouvelle décoration, une nouvelle image. Celle de la «tradition réinventée». Pieds dans l’eau, à Saint Gilles, le Grand hôtel du Lagon - il est l’unique hôtel de l’île à donner directement sur la plage - parvient à «un équilibre subtil entre la tradition créole et la modernité innovante». La modernité représentant en quelque sorte l’ouverture vers l’internationale. C’est un «nouveau souffle» qu’a donné le groupe Naïade à cet hôtel qui était anciennement connu comme Les Villas du Lagon en lui apportant «son savoir-faire en matière d’hôtellerie». L’ouverture officielle se fera ce soir après dix mois de travaux.

Puisque l’architecture coloniale traditionnelle a été conservée, dès que l’on pénètre dans l’enceinte de ce resort de luxe qui s’étend sur sept hectares, l’on a l’impression de pénétrer dans un village colonial d’une autre époque. L’ambiance y est chaleureuse, l’accueil agréable. Les Réunionnais ont tout autant le sens de l’hospitalité que les Mauriciens. A l’arrivée, au bout d’une allée privée, bordée de palmiers royaux, une jolie maison coloniale accueille les visiteurs. Après avoir abrité des mois durant, pelleteuses et autres machines, le jardin prend forme. «Nous aménageront un parcours botanique pour les clients avec des essences d’ici  mais également des bananiers, de la canne et des ananas, entre autres», explique Stéphane Baras, directeur général du Grand hôtel du Lagon.

Tout était à refaire

Les 174 chambres de l’hôtel sont réparties dans 23 villas de type créole. Des villas de quatre à dix chambres. L’hôtel compte également 8 suites et une vingtaine de chambres communicantes. Toutes les chambres possèdent un balcon ou un jardin. Le mobilier et les sanitaires des chambres allient lignes épurées et matières actuelles. Une modernité qui n’entre pas en conflit avec la tradition créole. Bien au contraire. L’on ne s’étonne même pas que des chaises signées Starck côtoient des fauteuils moelleux. S’il est beau, le mobilier est aussi très confortable. Une décoration intérieure signée Virginie Koenig. 

Lorsque le groupe mauricien Naïade fait l’acquisition des activités hôtelières du Groupe Bourbon à l’île de la Réunion, comprenant Les Villas du Lagon, Les Villas du Récif et Les Créoles en 2007, il décide de vendre Les Créoles pour financer l’achat des deux autres. Cette présence à la Réunion entre alors dans la politique d’extension du groupe Naïade dans la région et à l’étranger en général. A cette époque là, Les Villas du Lagon, un quatre étoiles, attire toujours les clients mais se trouve dans un état plutôt vétuste. «Il n’offrait pas d’installations ni de services digne d’un quatre étoiles.» D’où la décision rapide de le rénover complètement. «Il allait fêter ses dix ans et il est dans nos normes mauriciennes de faire une grande rénovation après autant d’années d’activités», explique Patrice Hardy, directeur général du  groupe Naïade. La rénovation coûtera près de 11 millions d’euros (soit près de Rs 500 millions).

Ils ne gardent que les murs. Les peintures extérieures, le mobilier des chambres, les sanitaires, les restaurants et la piscine sont complètement rénovés. En tout et pour tout, l’hôtel ne fermera ses portes que durant trois semaines, le temps de rénover la piscine, qui fut un temps la plus grande de l’océan Indien et demeure la plus grande de l’île. «Quand nous rénovions les chambres au nord, nous mettions les clients dans celles du sud et vice versa pour qu’ils ne soient pas dérangés. Le plus dur a été lorsque nous avons rénové les chambres au milieu…», souligne Stéphane Baras.

Clientèle d’affaires et locale

Puisque seul 50% de sa clientèle sont des touristes étrangers, il était important aussi pour le Grand hôtel du Lagon d’offrir des prestations pouvant intéresser une autre clientèle. Celle des locaux, des entreprises et des hommes d’affaire. Avec ses multiples salles de conférence et de réunion et son business centre et sa bibliothèque, bon nombre d’entreprises choisissent le Grand hôtel du Lagon pour leurs séminaires et déjeuners de travail. Ils sont aussi nombreux les Réunionnais qui choisissent un des quatre restaurants de l’hôtel dont un, Clapotis, se trouve sur la plage. S’ils proposent une carte très variée, le chef privilégie les produits réunionnais. Foie gras, vin de Cilaos et poissons du pei…

Pour offrir un service de qualité, un service quatre étoiles, le personnel, quelque 140 Réunionnais, a suivi une formation depuis l’acquisition de l’hôtel par le groupe mauricien. «Ici, les Réunionnais n’étaient jamais allé jusqu’à ce niveau, ce service de qualité qui caractérise l’hôtellerie à la mauricienne…», soutient Stéphane Baras. Un service qui a un prix. Une nuitée coûte entre 200 à 400 euros pour deux personnes, petit déjeuner compris. En ce moment, l’hôtel affiche un taux d’occupation de 60%.

Valérie Olla
(De Saint Gilles, île de la Réunion)