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Le journaliste Pillay veut «découvrir l’auteur de ce crime» en parlant de son arrestation

6 janvier 2009, 01:00

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Le journaliste Pillay veut «découvrir l’auteur de ce crime» en parlant de son arrestation


Nadarajen Pillay, le journaliste de la Mauritius Braodcasting Corporation (MBC), arrêté pour avoir passé un coup de fil «insultant» au Premier ministre se pose désormais en victime. Nadarajen Pillay avait effectué l’appel le soir du 1er janvier. Il a été arrêté le lundi 5 et détenu à des fins d’interrogatoire. Il a été libéré sous caution ce mardi 6 janvier. Il répond à nos questions.

Comment accueillez-vous votre remise en liberté sous caution?

Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai commis aucun crime. Et, je souhaite savoir qui a donné les instructions pour m’arrêter. Je considère cette action comme étant un crime et je veux découvrir qui en est l’auteur. J’ai été traité comme un vulgaire criminel. Pourquoi interpeller des journalistes qui ne font que leur métier? Qui donne les ordres pour nous arrêter? Où est la liberté d’expression? Notre pays devient comme le Mozambique et le Botswana.

Parlez-nous de ce coup de téléphone à la résidence du Premier ministre qui vous a valu cette arrestation?

Je suis un passionné de la politique et j’y ai consacré une grande partie de ma carrière à la MBC. Et j’aime bien réagir sur les discours, notamment celui du Premier ministre. J’ai simplement demandé au préposé, que j’ai eu au bout du fil, de transmettre un message au Premier ministre.

Quel était ce message si important qui ne pouvait pas attendre?

Je voulais simplement parlé au Premier ministre pour lui dire qu’il avait négligé le social dans son discours. Puis, pour lui dire aussi que la MBC est en train de me finir. Ils m’ont promis de me payer mon salaire pour les dix mois où j’étais au Etats-Unis. Mais ils ne l’ont toujours pas fait.

Mais qu’est-ce qui vous est passé par la tête le soir du 1er janvier et pourquoi avoir décidé subitement de téléphoner au Premier ministre?

J’ai l’habitude de téléphoner à Navin Ramgoolam. Il a souvent répondu à mes appels. J’ai souvent profité de ces moments pour lui donner mon opinion sur plusieurs sujets. Il m’a toujours écouté.

En tant que journaliste expérimenté, vous devez sûrement savoir qu’il y a des procédures à suivre avant de s’adresser à un chef de gouvernement?

Pour votre information, Navin Ramgoolam est un élu du peuple. Et, un journaliste a le droit de donner son opinion et cela est garanti par notre Constitution. Si quelqu’un vient me dire que je n’ai pas le droit de m’exprimer, alors je lui répondrais que notre Constitution est floue.

Vous risquez une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende d’un million de roupies. Quelle stratégie adopterez-vous pour votre défense?

Si cela se produit, alors il n’existera pas de démocratie à Maurice. Je laisse tout entre les mains de mon avocat.

Ce n’est pas la première fois que vous vous retrouvez sous le feu des projecteurs. On se souvient encore de l’incident vous opposant à la ministre Indira Seeburn où vous aviez refusé de soumettre vos questions avant la réalisation d’une interview…

Il n’y a jamais eu d’incident. J’ai simplement refusé de lui montrer en avance les questions que je lui poserais en interview. J’ai interviewé la plupart des ministres de ce gouvernement et j’ai toujours procédé ainsi. La ministre est sortie en riant.

N’avez-vous pas peur que votre réputation de «journaliste qui parle trop» joue contre vous au moment du procès?

Un journaliste doit avoir du caractère et dire ce qu’il pense.