Andry Rajoelina (photo), le maire d’Antananarivo, déclare que, désormais, il est en charge de la gestion des affaires nationales à Madagascar. Il a fait cette déclaration ce samedi 31 janvier devant une foule de ses partisans rassemblés à la Place du 13 Mai.

Revirement de situation donc. Le maire d’Antananarivo se proclame responsable des affaires nationales à Madagascar. Il ne veut plus rencontrer le Président de la République malgache pour trouver un moyen de mettre fin au bras de fer dans lequel ils sont engagés. Ce sont les diplomates représentant la communauté internationale et les dirigeants de la Fédération des Eglises (FFKM) qui s’efforçaient à réunir autour d’une table les deux protagonistes.

S’adressant à ses milliers de partisans réunis sur la Place du 13 mai, dans le centre-ville de la capitale, Andry Rajoelina a dit son refus de rencontrer Marc Ravalomanana. Il s’est alors autoproclamé dirigeant de Madagascar. "Puisque le Président et le gouvernement n''''ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d''aujourd''hui", a lancé le maire de la capitale malgache.

Il a poursuivi son discours pour annoncer une contestation de la présidence de Marc Ravalomanana. "Une demande pour le départ immédiat du président sera déposée prochainement au Parlement afin de suivre la procédure légale", a-t-il ajouté.
Déclarant que c’est lui qui donne des ordres, Andry Rajoelina a demandé que les ministères soient fermés lundi et que la Banque Centrale ne permette plus de retrait d’argent.

 Le Président de la République est, lui, en tournée dans les provinces. Informé des développements à Antananarivo, De Nosy Be où il se trouvait dans la matinée, il a déclaré: «Nous  respectons la Constitution et la légalité».

Dans un entretien à des journalistes jeudi dernier, le maire s''était prononcé pour la mise en place d''une "transition démocratique" à Madagascar dont il prendrait la tête.

Dans la matinée, des partisans du maire avaient lancé des pierres sur des gendarmes qui s’étaient rendus à la Place du 13 mai. Ces derniers ont alors quitté les lieux. A la fin du discours du maire, ses partisans se sont dispersés rapidement. Il n’y avait pas un seul policier dans les environs du centre-ville, en début d''après-midi.

C''est le troisième meeting organisé par le maire de Tana cette semaine. Lundi dernier, les manifestations avaient dégénéré en pillages de magasins. En revanche le rassemblement de mercredi n’avait donné lieu à aucun débordement. Une centaine de personnes auraient été tuées dans les émeutes à Madagascar depuis le lundi 26 janvier.

Andry Rajoelina qui avait battu le candidat du parti présidentiel lors des élections municipales en décembre 2007, est engagé dans un bras de fer avec le pouvoir depuis le 13 décembre 2008. C’est à cette date que le gouvernement avait procédé à la fermeture de sa télévision, Viva.