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Le militant Aken Wong : de Belle-Rose à Paris en faisant le détour par Pékin

26 février 2012, 00:00

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Le militant Aken Wong : de Belle-Rose à Paris en faisant le détour par Pékin

Agé de 63 ans, Aken Wong fait partie des « Vétérans » du Mouvement Militant Mauricien (MMM). Cependant, il a abandonné la politique active depuis  des années et a migré vers d’autres horizons. Rencontre avec ce militant des valeurs universelles…

C’est à l’ombre de sa terrasse donnant une vue imprenable sur la Montagne du Rempart que nous rencontrons Aken Wong. Cet ancien membre du Mouvement militant mauricien est actuellement en vacances à Maurice. Il passe son temps dans sa maison à Cascavelle.

Aken Wong quitte Maurice en 1974. «C’est au moment de la répression politique que j’ai décidé de quitter cette sphère. J’étais attiré par la France, le pays des Droits de l’homme », soutient-il. Mais ce n’est pas uniquement la politique qui le pousse à partir, il y a aussi sa situation sociale et sa soif de découvrir le monde.

Aujourd’hui c’est avec une tristesse presque tangible qu’il évoque le monde politique. Il parle des politiciens qui ont perdu le désir de se battre pour le pays. Il évoque un univers où l’argent et le statut social priment. «Ce n’est surtout pas cela que je recherche. Les politiciens de ces trente dernières années sont des hypocrites », regrette le militant de la première heure.
Au moment où Aken Wong décide de quitter Maurice l’émigration n’est pas facile. Lui qui voulait aller en France, se retrouve en Angleterre pour des études en Nursing. «C’était uniquement pour avoir un visa que j’ai fait ce choix. Je voulais être enseignant. De là, j’ai pu me rendre en France », poursuit-il.

Il débarque en France et intègre l’Université Paris VIII pour des études en linguistique appliquée. Les choses s’enchaîneront avec le coup de pouce de certaines personnes de bonne volonté. «Je côtoyais les jeunes de mai 68. Les Français bénéficiaient des bourses, mais comme je n’avais pas la nationalité française, je n’y avais pas droit. Une personne m’a alors conseillé de parler à un cadre de l’ambassade Chine », raconte-t-il.

La chance sourira à Aken Wong. Il obtient un poste d’enseignant de français à Pékin. Il évoluera de 1979 à 1981 en Chine. C’est là que se produit chez lui un grand déclic. Il fait la connaissance de la grande et ancienne  civilisation chinoise, mais il tombe nez-à-nez avec le communisme. Tout cela contribue à forger sa personnalité.

Aujourd’hui, Aken Wong, marié à une Hollandaise affirme que s’il devaitse jeter en politique à nouveau, ce serait surtout pour la dimension humaniste de la démarche. Il nous parle d’un homme qu’il admire justement pour cette qualité : Robert Badinter. «Il est de ces hommes qui continuent à me donner des frissons. Il possède cette dimension universelle et il ne l’a pas trahie», affirme-t-il. Aken retiendra également cette qualité chez Hervé Masson Sr, quelqu’un qu’il considère comme son mentor sur le plan politique.

Le militant rappelle également que des personnalités comme Guy Rozemont et Malcolm de Chazal étaient de fervents défenseurs de la lutte des plus démunis et du combat contre le communalisme.

Pour lui, les Mauriciens auraient pu revendiquer ces valeurs universelles d’autant plus que plusieurs cultures s’entremêlent sur une seule petite île.

«Nous avons la chance de réunir autant de continents ici. Et pourtant, ni les politiciens ni le peuple ne semblent remarquer cette chance », déplore-t-il. C’est aussi une des choses qui le décourage de la politique, même si, avouera-t-il, ce ne sont pas les propositions qui manquent.