Ciseaux en main, bonnet vissé sur la tête, il donne des coups dans une grosse pierre placée au pied du monument de l’esclave au Morne. Lui, c’est Fritz Larette, sculpteur d’origine haïtienne. Invité par le Morne Heritage Trust Fund, dans le cadre de la Journée mondiale du patrimoine qui sera célébrée le 18 avril prochain. Jour où la sculpture sera dévoilée.

«Je suis ici pour travailler», lance cet artiste barbu, choisi par Philippe Dodar, directeur de l’école professionnelle des Arts à Haïti, pour apporter sa pierre à l’édifice de l’héritage du Morne. Cet artisan de renom a eu l’occasion d’exposer ses oeuvres dans plusieurs ateliers de travail en Haïti, dont à L’Art en fête, une foire expo vente où l’artiste a tenu en éveil pendant deux jours le regard du public tant par le thème, la qualité de son travail et la diversité de ses produits. Cet événement, organisé par le Nouvelliste et l’Institut de Recherche et de la Promotion de l’art haïtien, s’est déroulé les 20 et 21 octobre derniers, au Parc historique de la Canne à sucre. Cela, dans le pays même du sculpteur, où ses oeuvres attirent irrésistiblement l’oeil.

«La sculpture est une affaire de famille», souligne Fritz Larette. «Mon père Georges, qui a mis au monde quatorze enfants, nous a tous transmis le goût de la créativité. Nous sommes nés dans l’art. Ce sont mes cinq enfants qui gèrent mon atelier dans mon pays», confie-t-il.

Et, ajoute Fritz Larette, «il n’y a pas que des objets fabriqués dans mon atelier. Je récupère tous les matériaux recyclables pour leur donner une vie, une forme. J’ai même transformé une vielle bicyclette en objet d’art», dit lesculpteur, pour expliquer avecquelle dextérité et jusqu’où les artisanshaïtiens peuvent aller pourfaire découvrir au monde la profondeuret la richesse de la créativitédes Haïtiens.