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Le Morne: des femmes initiées à l’écriture et à la lecture
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Le Morne: des femmes initiées à l’écriture et à la lecture
Elles ont vécu pendant longtemps à l’écart de l’information écrite. Depuis peu, une quinzaine de femmes, habitant le Morne, apprennent à lire et à compter. Ce projet est une initiative de la National Empowerment Foundation et de l’organisme diocésain Caritas.
C’est avec fierté que Roseline Minerve, 63 ans, dit qu’elle peut à présent lire et écrire son nom. Chose qu’elle n’a ne pouvait faire avant parce qu’elle n’a jamais été à l’école. Comme elle, une quinzaine de femmes suivent des cours d’alphabétisation au centre communautaire du village du Morne depuis le mois d’octobre.
Deux fois par semaine, soit le mardi et le jeudi, elles apprennent les bases de la lecture et de l’écriture avec Marie Lourdes Anic, formatrice de Caritas. Le projet est une initiative de cet organisme diocésain Caritas et de la National Empowerment Foundation.
Ces femmes ont la trentaine ou plus et ne ratent jamais les cours, même s’il faut y venir avec un enfant qui s’endort pendant la séance. «C’est de l’alphabétisation fonctionnelle qui vise à leur permettre d’avoir des notions de base comme lire et écrire leurs noms, les jours et les mois, faire des calculs simples, des choses utiles dans la vie de tous les jours», dit Marie Lourdes Anic.
Plus qu’une simple formation, c’est une question de liberté et d’autonomie pour ces dames, comme elles en témoignent. Elles sont nombreuses à se sentir revalorisées parce qu’elles peuvent faire la chose la plus basique pour leur quotidien.
Pour Elizabeth Verloppe, 61 ans, c’est une liberté. «Avant si je devais remplir une fiche, il fallait que ma fille le fasse pour moi. Maintenant, je peux le faire moi-même et c’est sans stress que je peux aller à la banque et faire certaines démarches. Je me sens actuellement plus légère», dit-elle. Mariola Alfred, elle, raconte la frustration de regarder une page, n’y voir que du noir sur du blanc, sans rien y comprendre.
Idem pour les destinations d’autobus où il faut se fier au visage familier du receveur ou demander où va l’autobus. «Plusieurs fois je me suis trompée de bus et j’ai perdu un temps fou à attendre le prochain. C’est très dur car des fois vous avez tout juste l’argent pour un unique ticket», confie-t-elle.
Devant le progrès accompli, les dames souhaitent aller plus loin. «On souhaite pouvoir lire plus, comme la destination des autobus. Être encore plus indépendantes», dit Roseline Minerve. Comme elles, toutes souhaitent que la «miss» revienne l’année prochaine. Elles lancent donc un appel aux responsables de ce projet pour une formation plus approfondie l’année prochaine.
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