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Le Morne : Les pêcheurs se disent lésés
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Le Morne : Les pêcheurs se disent lésés
Avec l’arrivée du mois de juin qui correspond généralement à l’affluence des touristes venant d’Europe, notamment, les pêcheurs de la région du Morne sont inquiets. De la plage du village, ils regardent au loin vers la péninsule du Morne, où déjà des dizaines de cerfs-volants sont visibles. «Dan de trwa zour, ou pou trouve, li pou vinn 100 fwa plis avek larive bann kitesurfeurs», fait ressortir Antonio Verloppe, l’un d’entre eux.
Comme lui, ils sont environ 75 pêcheurs à dire leur appréhension par rapport à l’essor que prennent les activités nautiques au Morne, compromettant leur gagne-pain. Selon eux, les problèmes auxquels ils sont confrontés ne cessent d’augmenter. «Depi 2005, nou pe lite kont bann lotel ki an aktivite dan la rezion pou ki zot dedomaz nou. Zordi, in ariv 2013, keis la enkor pe roule e aster, se kitesurf ki vin fatig nou», déplore Lallsingh Shamah, représentant des pêcheurs du Morne. Il explique que la communauté des pêcheurs de ce village avait demandé une compensation aux établissements hôteliers car à cause de leurs activités, ils ne peuvent plus travailler comme avant dans le lagon. «Lotel ena gro bato ki pase ale-vini. Ena kou nou ban lakord koupe, nou kazie kase», poursuit Lallsingh Shamah. Le développement que connaît la pratique du kitesurf aux environs de la péninsule du Morne est aussi pointé du doigt par les pêcheurs. La zone est très appréciée par ceux qui s’adonnent à ce sport et depuis 2005, leur nombre a beaucoup augmenté.
Les pêcheurs affirment que les opérateurs illégaux et ceux qui ont un permis se retrouvent dans le lagon. «Ban ki fer kitesurf en zourne, zot fer tapaz, fini pous tou pwason», se plaint Moonsamy Moonean, un autre pêcheur.
Fait que récusent les principaux concernés, à l’instar de David Larusé, kitesurfeur, qui estime qu’il s’agit d’une activité «écolo, qui ne se sert que du vent». Il prône, en outre, le dialogue entre pêcheurs et kitesurfeurs.
Les pêcheurs, quant à eux, souhaitent une régulation des activités dans le lagon. «Qu’il y ait une délimitation afin qu’on puisse avoir un lieu où pêcher tranquillement», propose Lallsingh Shamah.
Cependant, ses collègues sont réticents car ils disent que «mem sa, delimitasion la pa respecte».
Aussi préfèrent-ils remettre sur le tapis la proposition faite au gouvernement et aux hôtels de la région : celle de financer l’achat de bateaux pour la pêche en haute mer. «Nou travay dan lagon in bloke, kot vilaz, lamer la tro sek. Be don nou en kas nou gagn aste bato pou al lapes en deor», maintient le groupe de pêcheurs.
Ils disent attendre une réponse de la part du ministère concerné. La dernière visite officielle date de plus d’un mois et leur requête est restée lettre morte. «Ena peser inn mor ar atan. Nou pe siporte me en zour, kan pou perdi, lotel mem pou perdi tro boukou», lance l’un d’eux.
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