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Le PM veut-il maintenir XLD à son poste ?

3 octobre 2012, 00:00

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La croissance économique de 4,2 % projetée par le ministre des Finances, Xavier Luc Duval (XLD), lors de la présentation du Budget 2012, a été révisée à la baisse pour atteindre 3,2 %. Déjà, l’île Maurice accuse le coup et l’économie va connaître un léger freinage. Cependant, quand on se rappelle du chapelet de mesures que le ministre avait fait lors de sa présentation budgétaire, l’on se rend bien vite à l’évidence, qu’il y a eu beaucoup plus de «talking» que d’«actions», car le ministre voulait s’imposer.

Le discours avait fait état de «high investment, high productivity, high efficiency et high wage economy». Aujourd’hui, le constat est flagrant : on est encore à des années lumière de la concrétisation de ces belles paroles de XLD. Certes, certaines de ses mesures, comme l’élimination du capital gains tax, ont aidé certaines catégories de riches à s’enrichir davantage. Mais, pour le mauricien lambda, cette mesure n’a eu aucun effet sur son quotidien.

Un des points forts du Budget 2012, était d’attirer des investissements directs étrangers avec des millions de roupies, utilisées par le Board of Investment, la Mauritius Tourism Promotion Authority et autres institutions pour faire de l’île Maurice une nouvelle plaque tournante. On avait même miroité l’idée d’une industrie cinématographique.

On constate, aujourd’hui, que c’était des projets mort-nés ! Combien d’investisseurs ont été attirés à Maurice par les road shows entrepris par le ministre ?

Il y a de plus en plus de découragement chez les producteurs et surtout les petits planteurs. Cette catégorie est menacée d’extinction. Où en est le Cane Democratisation Fund ? Les planteurs étaient censés détenir un actionnariat, à hauteur de 35 %, dans une nouvelle compagnie fabriquant de l’éthanol. A ce jour, ce projet n’est qu’un échec cuisant.

Rien n’a été fait pour améliorer le sort des petits planteurs de cannes.

Pour aider les PME à se moderniser, une somme de Rs 7,3 milliards avait été budgétée sous le National Resilience Fund. Ceci dit, combien de PME ont bénéficié de ce fonds ? Sont-elles plus performantes aujourd’hui ? Au même moment, la mise en place d’un «competitive pricing of services» avait été préconisée pour rendre l’accessibilité à la technologie informatique plus fluide aux entrepreneurs et autres catégories émergentes. Or, on constate avec amertume que la tarification n’a pas changé et que Mauritius Telecom est la seule à faire la pluie et le beau temps.

Pour lutter contre la pauvreté, le ministre avait notamment annoncé la construction d’un shelter à la route Abattoir, à Port-Louis, destiné aux Sans domiciles fixes. Cependant, ce projet n’a semble-t-il pas vu le jour jusqu’ici.

Si l’on parcourt les autres propositions faites par le ministre pour consolider le bien-être social des Mauriciens, on risque de qualifier ses propositions budgétaires d’un tissu de mensonges. Et dire que, le prix de meilleur Ministre des Finances lui a été attribué par une organisation occulte basée à Londres. C’est plutôt un prix pour son incompétence.

Avec un tel bilan négatif, il devrait sérieusement songer à changer de ministère ou, à défaut, le Premier ministre, Navin Ramgoolam devra procéder à un remaniement ministériel, s’il veut éviter les écueils des prochaines élections municipales et dans deux années, ceux d’une élection générale.