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Le président Ravalomanana fait son mea culpa, mais les troubles perdurent à Antananarivo

10 mars 2009, 21:00

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Le président Ravalomanana fait son mea culpa, mais les troubles perdurent à Antananarivo

Le président Ravalomanana a fait son mea culpa, lors d’une allocution télévisée et a appelé à des négociations, lors des Assises nationales qui commencent le 12 mars. Entretemps, les troubles continuent à Antananarivo.

Madagascar vit dans l’expectative. Les Malgaches se demandent si leur pays se dirige vers une sortie de crise. La journée d’hier, mardi 10 mars, a été marquée par une des initiatives allant dans ce sens. Toutefois, les scènes de violence perdurent  dans la capitale.

La première démarche pour une sortie de crise est venue de l’armée. Le général Edmond Rasolomahandry, chef d’Etat major, a déclaré lors d’un point de presse que l’armée accorde un ultimatum de 72 heures aux politiques pour trouver une issue à la crise. Si tel n’est pas le cas, le Général Rasolomahandry indique que «  l’armée compte prendre ses responsabilités pour faire fonctionner les affaires nationales». 

La Fédération des Eglises Chrétiennes (FFKM), qui mène une mission de médiation de concert avec  le diplomate onusien, Tiébile Dramé, a, de son côté, appelé des Assisses nationales pendant trois jours, à partir de jeudi. Ces consultations ont été élargies à un large éventail d’acteurs politiques et de la société civile. Plus de 90 délégués sont attendus à ces discussions.
Le président Marc Ravalomanana est, pour sa part, apparu à la télévision pour s’adresser à la nation malgache.

Contrairement à l’attitude ferme qu’il avait adoptée au début des troubles, le mois dernier, il a voulu se montrer conciliant.
Marc Ravalomanana a fait son mea culpa. « Au peuple malgache, humblement, je vais vous confier le fond de mon cœur. Je vous fais part que, s''''il y a une erreur que j''ai commise, cela prouve que je suis humain. Si vous avez des reproches à me faire, j''assumerai mes responsabilités », a-t-il déclaré.

Le président malgache a dit comprendre la colère de certaines personnes et a lancé un appel pour qu’une issue à  la crise soit trouvée aux Assises nationales qui démarrent jeudi.

Toutefois, le camp de l’Opposition a déjà décliné l’invitation à participer à ces Assises. Les proches de Rajoelina, le maire déchu de Tana, ainsi que les opposants officiels exigent d’abord le départ de Marc Ravalomanana et la mise en place de la Haute autorité de transition. Autant dire que la situation reste bloquée.

Entretemps sur le terrain, la situation continue à se détériorer. Hier, les partisans de Ravalomanana ayant appris que Rajoelina était hébergé à la résidence de l’ambassadeur de France, ont voulu effectuer un sit-in devant le consulat de France. Ils ont été encerclés par des partisans de Rajoelina. Un affrontement a eu lieu entre les deux groupes. On déplore plus d’une dizaine de blessés. 

Les sympathisants de Rajoelina se sont par la suite dirigés vers la résidence du Président de la délégation spéciale (PDS)  d’Antananarivo. Celui-ci avait été récemment nommé par Marc Ravalomanana pour remplacer le maire, Andry Rajoelina. La maison a été pillée et incendiée. Il en a été de même  pour les deux voitures qui se trouvaient dans la cour. Le PDS et sa famille avaient déserté  leur résidence quand les pillards sont arrivés.

Au sein de l’armée, la dissidence s’accentue.  Hier, huit chefs de corps ont rallié d''une manière officielle le camp des mutins. Ils se sont rendus au ministère de la Défense et ont contraint le ministre à la démission. Ils ont présenté un nouveau chef d’état-major.

De son côté, Andry Rajoelina a quitté la résidence de l’ambassadeur de France, où il s’était réfugié sous la protection de l’ONU. Aux dernières nouvelles, il aurait trouvé refuge à l’Evêché d’Antananarivo.

Les observateurs estiment que la journée de ce mercredi 11 mars sera décisive. Les événements de ce jour détermineront si les Assises nationales auront une signification. 

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