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Le receveur Bundhoo : «Au lieu de me soulager, les autorités me donnent plus de stress»

25 août 2013, 08:59

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Le receveur Bundhoo : «Au lieu de me soulager, les autorités me donnent plus de stress»

Le rapport de la police sur l’accident de Sorèze est désormais sur la table du DPP. Mais il suscite des remous car il évoque, entre autres, la négligence du chauffeur et du receveur. SAJ est revenu sur ce dossier lors de son point de presse samedi 24 août… 

 

« Les vrais coupables sont le ministre Bachoo et les administrateurs de la CNT», s’insurge sir Anerood Jugnauth, en évoquant l’accident de Sorèze survenu le 3 mai dernier. Trois mois depuis ce terrible accident ayant causé la mort de dix passagers, la police a bouclé son enquête et fait état de causes multiples, dont un freinage défectueux et la négligence du chauffeur et du receveur.

 

Ce dernier, rescapé, aurait admis trop de passagers dans l’autobus tandis que son collègue, décédé lors de l’accident, aurait continué sa route malgré avoir senti, bien plus tôt, que les freins ne fonctionnaient pas normalement. Le receveur Vishwamitr Ram Bundhoo rappelle que son collègue décédé souhaitait faire le tour de la déviation et s’arrêter sur un terrain vide. Mais une roue du véhicule s’est retrouvée dans un canal et l’a fait basculer. « Le chauffeur a fait son maximum. Cela aurait pu être plus grave, par exemple, s’il avait continué sur l’autoroute à Pailles »,confie-t-il à l’express.

 

Quant à ses propres responsabilités,  Bundhoo estime n’avoir rien pu faire : « Ils disent que j’ai pris des passagers supplémentaires. Alors que je donnais les tickets aux passagers, certains descendaient et d’autres montaient. Et ils ne veulent plus descendre une fois à bord du bus. » Il déplore qu’on le montre du doigt. «Suite à l’accident, Je n’arrive plus à dormir le soir. Le médecin m’a conseillé de prendre trois mois de congé. Mais au lieu de me soulager, les autorités me donnent plus de stress. »

 

«Zame aukenn rapor finn rann publik», relève de son côté SAJ en évoquant le dossier bouclé par la police. Et il a ramené sous les feux des projecteurs le fait que des représentants de la CNT aurait proposé un chèque de Rs 112 000 à la veuve de Deepchand Gunness, le chauffeur du bus.

 

Le sujet avait d’ailleurs fait l’objet d’une interpellation parlementaire le 28 mai dernier. Le député mauve Veda Baloomoody avait évoqué des pressions «inacceptables et malhonnêtes»  exercées par la CNT sur la veuve de Deepchand Gunness pour accepter une compensation de Rs 112 589.

 


Député de la circonscription où habite la veuve Deepchand, il avait expliqué que cette dernière avait reçu la visite d’une délégation de la CNT,  vendredi 24 mai. Les officiers lui ont demandé de signer un document dans le cadre d’une compensation après le décès de son mari. Une compensation finale qui ne pourra donner lieu par la suite à d’autres réclamations suivant les termes suivants : “I accept that the above sum  represents a full and final settlement of all my claims in connection with the employment with the NTC. I further declare I will not make any  further claim in accordance with his employment at the National Transport Corporation.” D’ailleurs, une copie du document devait être déposée au Parlement.

 

Ce jour-là, le Premier ministre lui-même avait reconnu que cette démarche est singulière. «Ils l’ont peut-être fait par ignorance», a-t-il insisté.

 

«Dimounn pena leker pena sentima. Se bann zanimo…»a pour sa part commenté SAJ lors de la conférence de presse de l’alliance MMM-MSM samedi 25 août.

 

«C’est vraiment injuste», lâche de son côté le fils du chauffeur, Avishek Gunness. Et de poursuivre : «Je suis révolté, CNT pe met tor lor ledo mo papa. Je pense qu’elle fuit ses responsabilités.»

 

«Le pire, explique Avishek Gunness, c’est que les autorités nous avaient promis une compensation mais jusqu’à présent, on n’a toujours rien eu. » Et d’ajouter : « Nous faisons face à des problèmes financiers à la maison. »

 

Tout est désormais entre les mains du Directeur des poursuites publiques.

 

Le dossier de plus de 600 pages lui a été transmis ce mois-ci. Et il  devra décider d’éventuelles poursuites pénales.