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Le Sri Lanka lance sa commission d''enquête sur la guerre civile
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Le Sri Lanka lance sa commission d''enquête sur la guerre civile
Le Sri Lanka a promis mercredi de mener une enquête sur le déroulement de la guerre contre les séparatistes tamouls, mais le projet est soupçonné de n''''avoir pour objectif que d''absoudre les autorités, qui ont refusé une enquête internationale pour crimes de guerre.
La "Commission sur les leçons tirées et la réconciliation", nommée par le président Mahinda Rajapaksa, s''est réunie pour la première fois mercredi. Ses travaux porteront sur la dernière phase du conflit long de 25 ans qui s''est achevé en mai 2009 par la reddition des derniers Tigres de libération de l''Eelam tamoul (LTTE).
Le Sri Lanka a été accusé d''exactions et de violations des droits de l''homme lors de cette phase du conflit. Des milliers de civils auraient péri dans les derniers jours des hostilités. Rajapaksa a refusé la demande de pays occidentaux de mener une enquête indépendante, et a désigné sa propre commission qu''il présente comme un moyen d''éviter de nouveaux conflits ethniques.
"Si des éléments indiquant que des crimes de guerre ont été commis font surface, nous les examinerons", a déclaré à Reuters le président de la commission, l''ancien procureur général du gouvernement C.R. De Silva.
"Si nous constatons des violations, nous devrons les identifier et recommander aux autorités compétentes en matière pénale de mener une enquête", a-t-il ajouté.
La commission doit se rendre ce week-end dans les régions du nord du pays, où le conflit s''est achevé, pour y réunir les témoignages des Tamouls.
Le secrétaire d''Etat à la Défense Gotabaya Rajapaksa, frère du président Mahinda, lequel est aussi ministre de la Défense, doit témoigner dans le courant du mois devant la commission, de même que plusieurs responsables politiques et hauts fonctionnaires.
Selon les observateurs du Sri Lanka, les précédentes enquêtes menées par les autorités locales n''étaient guère étayées, et les témoins appelés à déposer devant la commission pourraient craindre les conséquences de leurs propos.
"Toute cette commission n''est qu''un moyen pour le président de se blanchir. C''est lui qui l''a composée avec ses favoris", a accusé Kusal Perera, politologue au Centre pour la social-démocratie.
"Si Rajapaksa l''avait nommée après avoir consulté le parlement, alors, dans une certaine mesure, nous pourrions faire confiance à cette commission."
Le Sri Lanka a dénoncé la formation d''une commission d''enquête de l''Onu sur les accusations de crimes de guerre, y voyant une violation de sa souveraineté.
(Source : Reuters)
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