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Le train en marche
Les discours prononcés à l’occasion des conférences africaines n’étaient jusqu’ici que des catalogues de crises. La situation est en train de changer. Maintenant, c’est l’espoir qui domine les propos. Chacun parle du continent noir comme le futur pôle de croissance mondiale. C’est un tournant que Maurice ne peut se permettre de négocier avec retard.
Pas plus tard qu’hier, lors de l’ouverture du Forum pour le développement en Afrique à Addis Abeba en Ethiopie, la présidente de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, a dit sa confi ance que le développement actuel devrait permettre au continent d’occuper rapidement «an equal and dignified place in the global community of nations». Avec une croissance attendue de 5,1 % en 2012, les perspectives sont en effet positives.
Maurice jouit d’une position privilégiée pour saisir les opportunités qui vont se présenter. Notre bilinguisme, les liens existants avec les pays et les blocs régionaux ainsi que l’avance prise par le pays, notamment dans le domaine des services, nous procurent des atouts importants.
Un groupe d’opérateurs du privé a évoqué un rôle encore plus important pour le pays dans le contexte d’une Afrique qui aurait libéré tout son potentiel. Il s’agit du «Mauritius Africa Business Club», qui veut faire de Maurice un hub entre l’Asie et l’Afrique. Rama Sithanen, un des fondateurs du groupe, expliquait récemment que Maurice possède l’expérience du terrain et que la nouvelle situation représente une «opportunité énorme». Nous pourrons être en Afrique ce que Singapour est en Asie, rêve-t-il.
Le même enthousiasme est noté du côté des décideurs publics. Le ministre des Finances doit lancer cet après-midi «The Africa Centre of Excellence for Business» au siège du Board of Investment.
L’Etat ne veut pas être en reste par rapport à l’évolution de la situation. Rama Sithanen attribue le nouvel attrait de l’Afrique à la démocratie, le climat des affaires, l’urbanisation et l’émergence d’une classe moyenne. D’autres spécialistes ajoutent que la bonne gouvernance économique et la réduction des conflits armés ont contribué au dynamisme du continent. Tous sont d’accord sur le fait que le changement de fortune n’est pas le fait du hazard et que l’essor est durable. Ceux qui refusent de comprendre que «the hopeless continent» se transforme en «rising continent» risquent derester au bord de la route !
 
 
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