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Les forces syriennes assiègent Rastan, dans le centre du pays

29 mai 2011, 00:00

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Les forces syriennes assiègent Rastan, dans le centre du pays

Les forces syriennes ont abattu deux personnes et en ont blessé des dizaines d''''autres dimanche à Rastan, ville au centre du pays qui a été le théâtre d''importantes manifestations contre le régime du président Bachar Al-Assad, a rapporté un témoin.

Des soldats appuyés par des chars ont encerclé Rastan dans la matinée et ouvert le feu à la mitrailleuse lourde dans les rues de cette ville de 80.000 habitants, à 25 km au nord de Homs, a déclaré à Reuters un habitant de Rastan qui a été témoin de la scène.

Homs, troisième ville de Syrie avec un million d''habitants, a connu elle aussi de grandes manifestations ces dernières semaines.

"La principale clinique de Rastan est bondée de blessés et il n''est pas possible de les évacuer vers un autre hôpital. Les chars encerclent la ville, sur laquelle s''abat un feu nourri", a dit ce témoin, un avocat qui a gardé l''anonymat par peur de représailles.

"C''est un pur acte de vengeance", a-t-il dit, en faisant allusion aux milliers de manifestants qui, vendredi, ont réclamé le départ d''Assad, lors d''une des plus importantes manifestations dans la région depuis le début de la contestation en Syrie le 18 mars.

Rastan, ville relativement prospère au coeur d''une région agricole, est situé sur la grand-route qui relie la capitale Damas à la deuxième ville de Syrie, Alep, dans le Nord.

Internet, les lignes de téléphone fixe et le réseau de téléphonie mobile ainsi que l''électricité et l''eau potable ont été coupés à Rastan, une mesure à laquelle recourt généralement l''armée avant de lancer l''assaut contre une ville, a continué cet avocat.


A la faveur de l’obscurité

Les manifestations se poursuivent en Syrie malgré le recours de plus en plus important à la force pour écraser la contestation. Les organisations de défense des droits de l''homme estiment qu''au moins 1.000 civils ont été tués par les forces de sécurité, l''armée et des miliciens pro-Assad depuis la mi-mars. Dans le même temps, 10.000 personnes ont été arrêtées, et les passages à tabac et les tortures sont monnaie courante.

Les autorités affirment que des groupes armés, des islamistes et des agents de l''étranger sont responsables des violences et parlent d''au moins 120 soldats et policiers tués depuis le début des manifestations, qui ont commencé à Deraa dans le sud du pays. Mais selon des défenseurs des droits de l''homme, des dizaines de soldats ont été abattus par des agents de la police secrète pour avoir refusé de tirer sur la foule.

A Deir al Zor, dans l''est de la Syrie, un homme a été blessé samedi dans des tirs des forces de sécurité contre une manifestation organisée à la nuit tombée, a rapporté un témoin.

"J''entendais le sifflement des balles et, dans le même temps, les manifestants qui scandaient ''Le peuple veut la chute du régime''", a dit ce témoin, un habitant de la localité joint par téléphone.

Les manifestations se tiennent le plus souvent le soir, désormais, afin d''échapper plus facilement aux forces de sécurité à la faveur de l''obscurité.

Selon des défenseurs des droits de l''homme, un rassemblement s''est ainsi tenu samedi soir à Binich, dans la province d''Idlib (nord-ouest) pour protester contre des arrestations intervenues la veille.

(Source : Reuters)