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Les "Indignés" tentent d''installer le mouvement dans la durée

16 octobre 2011, 00:00

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Les "Indignés" tentent d''installer le mouvement dans la durée

La "journée mondiale de la colère" contre la suprématie de la finance mondiale sur les affaires publiques s''''est prolongée dimanche dans plusieurs pays, où quelques centaines de protestataires affichent leur volonté d''installer le mouvement dans la durée.

Inspirés par les révolutions arabes, les "indignados" précurseurs de Madrid et le mouvement new-yorkais "Occupy Wall Street", des milliers d''"indignés" ont défilé samedi à travers la planète pour dénoncer le capitalisme, les inégalités et la crise économique.

A l''exception de Lisbonne, Madrid et Rome, dont les rues ont été submergées de dizaines de milliers de manifestants, la mobilisation est restée dans l''ensemble limitée.

"Les gens ne veulent pas s''impliquer. Ils préfèrent regarder la télé", regrette Tory Simmons, un manifestant de 47 ans à New York où une dizaine de personnes ont été arrêtées pour des délits mineurs.

A Rome, théâtre de violents incidents samedi entre forces de l''ordre et émeutiers, un petit groupe de manifestants s''est formé dimanche près d''une église pour poursuivre le sit-in entamé la veille.

"Nous sommes les vrais indignés", a souligné l''un d''eux. Les émeutiers "nous ont volé notre journée", a-t-il ajouté.

Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a appelé à "condamner sans réserve" les émeutiers qui se sont infiltrés dans la manifestation pacifique d''"indignés" pour incendier des voitures et briser des vitrines de magasins et de banques.

MANIFESTATION DEVANT SAINT-PAUL

A Londres, quelque 250 manifestants ont installé un camp de fortune devant la cathédrale Saint-Paul et ont promis d''occuper les lieux indéfiniment pour exprimer leur colère contre les banquiers et les dirigeants politiques jugés responsables de la crise économique.

Après avoir été refoulés par les forces de l''ordre devant le London Stock Exchange, la Bourse de Londres, les manifestants se sont repliés et installés devant la cathédrale où ils ont érigé environ 70 tentes en toile.

"Les gens estiment qu''assez, c''est assez. Nous voulons une véritable démocratie, non une démocratie fondée sur les intérêts du grand capital et du système bancaire", a expliqué un manifestant.

La présence policière sur place était moins forte que samedi à la demande d''un responsable de la cathédrale, a indiqué une porte-parole des "indignés".

Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a dit comprendre le mécontentement et le ressentiment de certains citoyens à l''égard de la situation économique actuelle.

"Il est vrai que le monde occidental doit faire face à de nombreux problèmes, qu''il y a trop de dettes créées par les Etats et de toute évidence, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le système bancaire", a-t-il déclaré à la BBC.

"Toutefois, manifester ne constituera pas une réponse. La réponse passera pas la maîtrise par les gouvernements de leurs dettes et de leurs déficits. Je crains que manifester dans les rues ne résolve pas le problème."

CLIN D''OEIL DE TRICHET

Outre-Atlantique, à Chicago, quelque 175 manifestants qui avaient érigé un campement de fortune sur une place de la ville ont été arrêtés par la police.

La veille, plus de 2.000 personnes avaient défilé des locaux de la Réserve fédérale de Chicago à Grant Park.

A Francfort, une dizaine de tentes abritant une quarantaine de protestataires ont fait leur apparition devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE).

Son président, Jean-Claude Trichet, a adressé dimanche un clin d''oeil aux "indignés" en disant adhérer en partie à leur message.


Sur Europe 1, celui qui est l''une des bêtes noires des protestataires fustigeant partout sur la planète la finance et les politiques d''austérité, leur a donné en partie raison.

"Il y a évidemment un ensemble de leçons à tirer de la crise qui sont des leçons très dures : il n''est pas possible de laisser un système financier et par voie de conséquence un système économique au niveau mondial qui soit aussi fragile", a-t-il dit.

Il a dit s''opposer cependant à "démolir" les banques car, souligne-t-il, elles financent les trois quarts de l''économie, mais il a dit être d''accord pour renforcer les règles de prudence, et s''est adressé aux banques réticentes.

"Même si, de votre point de vue, vous voyez que c''est contraignant, nous vous disons que ça va protéger l''ensemble de l''économie", a-t-il dit.

Reuters