Publicité

Les municipalités forcées de changer leur train de vie

23 octobre 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les municipalités forcées de changer leur train de vie

Les municipalités recevront Rs 42 millions en moins du gouvernement. C’est la réalité à laquelle les cinq villes du pays auront à faire face pour les mois qui viennent. Face à ce défi considérable, chacun réduit les coûts à sa manière : réduction des heures supplémentaires, coupures au niveau des grants, révision du taux de location…

Les grandes manœuvres commencent. Le manque à gagner sera de Rs 15 millions pour la ville de Quatre Bornes. Un chiffre relativement faible comparé aux autres, vu l’apport de la taxe immobilière d’Ébène. «C’est peu comparé aux autres. Mais nous nous sommes préparés depuis le début de l’année en installant des caméras de surveillance dans nos centres et dans la municipalité», explique la mairesse, Ariane Oxenham. Cela permet de faire de grosses économies sur les heures supplémentaires.

Qui plus est, le ramassage d’ordures dans les régions de Palma, Berthaud et du vieux Quatre Bornes, ne se fait qu’une fois par semaine au lieu de deux. «Les gens ont rouspété au début, mais ils se sont habitués», explique la mairesse. Ces coupures permettent même au conseil de faire plaisir aux citadins : la distribution de poubelles à 23 000 familles pour la somme de Rs 7 millions.

Cependant, comme pour Port Louis et la ville de Beau-Bassin-Rose-Hill, les grants aux diverses associations en pâtiront. «Nous avons un budget de Rs 328 millions pour 2012 avec un déficit de Rs 72 millions !», déclare Norbert Froget, le maire des villes sœurs, «Pour l’année prochaine, il faudra couper sur pas mal de dépenses. Notamment les dépenses socioculturelles. Il est temps de savoir si on veut prier ou faire du business !».

Les grants dont jouissent certaines associations, grâce à des MoUs seront presque tous réduits de moitié. Les centres sociaux, normalement ouverts jusqu’à 21 heures fermeront vers 19 h 30 pour réduire le nombre d’heures supplémentaires. «Malgré cela, nous serons dans le rouge !», affirme le maire.

Sont à blâmer : la compensation salariale qui devrait coûter Rs 5 millions, l’effet cumulatif du déficit budgétaire pour l’année 2011 qui atteint Rs 19 millions, sans compter Rs 5 millions à cause de l’inflation et les mesures du PRB 2008 qui n’ont toujours pas été remboursées dans la totalité. Le projet LAVIMS, qui devrait être effectif à partir de janvier, pourrait toutefois faire gagner des sous à la mairie grâce à la taxe municipale.

Une révision à la hausse du prix de location des terrains à bail est une solution vers laquelle se tourne notamment la ville de Curepipe. «Nous avons des terrains que nous louons à bail aux particuliers. Nous allons revoir la market value  et changer la location…», dévoile Sunil Beedassy, le maire. La demande a été faite au ministère des Terres et du logement qui s’occupe en ce moment même de la réévaluation.

La ville de Vacoas-Phoenix fait toutefois exception à la règle : «Nous ne pouvons couper nos dépenses», assure Menon Yetty, adjoint au maire. Ce dernier explique que le centre-ville est occupé à deux-tiers par des propriétés du gouvernement. «Il y a le quartier général de la SMF, la Clarisse House, le Gymkhana et des terres agricoles ! Il n’y a pas de place pour le développement commercial et nous ne percevons pas de revenus», poursuit-il.