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Les rédacteurs en chef évoquent les difficiles conditions de travail des journalistes

23 mars 2012, 00:00

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Les rédacteurs en chef évoquent les difficiles conditions de travail des journalistes

Les rédacteurs en chef des groupes de presse La Sentinelle, Défi Media Group et Matinal ont commenté les responsabilités des journalistes. Ils ont également parlé des conditions difficiles dans lesquelles les journalistes sont appelés à travailler.

Les trois rédacteurs en chef ainsi que le député Reza Issack, qui a pendant longtemps dirigé le Star, ont fait part de leurs impressions sur le rôle des médias dans le pays. C’était lors du deuxième jour de la conférence sur les médias à Balaclava ce jeudi 22 mars.

Selon Eshan Khodarbux, du Défi Media Group, le fait qu’il n’y ait pas de Freedom of Information Act constitue un véritable handicap pour les journalistes. Il a ainsi indiqué que ses journalistes ont, dans le passé, mené plusieurs enquêtes sur des politiciens. « Des enquêtes de fonds avec preuves à l’appui », soutient-il.

Toutefois, précise-t-il, lorsque les personnes concernées par ces enquêtes décident d’avoir recours à la justice, ils parviennent souvent à s’en sortir. « Ils arrivent à se tirer d’affaire car nous n’avons hélas pas accès aux documents officiels.  Du coup, nous sommes contraints d’aller présenter nos excuses », a-t-il déploré.

Eshan Khodarbux a attiré l’attention sur l’importance de présenter un Freedom of Information Act, car, selon lui, cela permettra non seulement aux journalistes mais aussi au public d’avoir accès aux documents officiels émanant du gouvernement.

Le patron du Défi Media Group a également saisi de l’occasion pour critiquer l’Independent Broadcasting Authority (IBA). Il a dit ne pas comprendre comment une organisation pareille peut être représentée par des nominés politiques.

« Je ne comprends pas la présence d’une personne telle que Somduth Dulthumun à la tête d’une telle institution. Cette personne n’hésite jamais à défendre les membres du gouvernement », s’est-il indigné.

Le rédacteur en chef du journal Le Matinal, Kiran Ramsahaye, a plaidé pour la relance du Media Trust, car selon lui cela fait trop longtemps que le fonctionnement de cette institution a été gelé par le gouvernement. Il a indiqué que le Media Trust est une organisation essentielle pour tous ceux exerçant comme journalistes.

Au sujet de la Media Commission que Navin Ramgoolam souhaite prochainement instituer, le rédacteur en chef du Matinal considère que la rédaction de cette loi doit être faite en consultation avec les gens de la presse. Il s’est, d’autre part, interrogé sur la nécessité de venir avec de telles réglementations.

Selon lui, les patrons de presse savent s’auto-réglementer et sont conscients des limites à ne pas franchir. Il a néanmoins plaidé pour la nomination d’un Ombudsperson qui pourrait jouer aux intermédiaires entre le public et les journalistes.

Le représentant de l’express, Gilbert Ahnee, a lui évoqué le nouvel environnement dans lequel les journalistes sont appelés à évoluer. Selon lui, l’émergence des réseaux sociaux et la forte présence de l’internet dans la vie de tout un chacun obligent les journalistes à se remettre en question.

« Les gens n’ont plus besoin d’acheter les journaux pour apprendre une nouvelle, car les radios l’internet ainsi que les réseaux sociaux s’en chargent déjà », a-t-il déclaré.

Le député et ancien rédacteur en chef du journal Star a, lui, axé son intervention sur les relations journalistes-politiciens. Reza Issack a expliqué que les journalistes ne doivent jamais oublier que les politiciens ne sont pas leurs amis, mais sont en revanche des personnes qui les utilisent. « Les journalistes ne doivent pas se laisser manipuler », a-t-il affirmé.