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Les réfugiés syriens affluent en Turquie

6 avril 2012, 00:00

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Les réfugiés syriens affluent en Turquie

Le nombre de réfugiés syriens arrivés en Turquie voisine a fait un bond, avec plus de deux mille huit cents passages au cours des dernières vingt-quatre heures, soit plus du double du précédent chiffre sur un jour, ont annoncé jeudi 5 avril en fin de soirée les autorités turques.

Les réfugiés originaires de la province syrienne d''''Idlib ont tous franchi la frontière à proximité de la localité turque de Bukulmez, où les habitants affirment qu''ils ont pu entendre toute la journée côté syrien le bruit de détonations d''armes lourdes.

Cet afflux de réfugiés coïncide avec une recrudescence des combats dans les villes d''Idlib et d''Azaz à l''approche de la date butoir fixée pour un retrait des troupes militaires en vertu d''un accord conclu entre le président Bachar Al-Assad et le médiateur international Kofi Annan.

Appel à Ban-Ki-Moon
Le ministre des affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, a appelé le secrétaire général de l''ONU, Ban Ki-moon, pour l''exhorter à agir et à constater la situation sur place, a indiqué vendredi une source diplomatique turque. Le ministre a exhorté M. Ban à "envoyer ses responsables pour voir la situation sur le terrain", a précisé cette source. "L''armée syrienne mène avec des hélicoptères des opérations dans des zones proches de la frontière", ce qui provoque un exode vers la Turquie, a expliqué M. Davutoglu à son interlocuteur, selon cette source.

La Turquie a prévenu qu''un exode ou des massacres de civils par l''armée syrienne près de la frontière pourraient la contraindre à intervenir afin d''empêcher une catastrophe humanitaire. Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi dit au mois de mars que la création d''une zone "tampon" ou "de sécurité" le long de la frontière turco-syrienne figurait parmi les possibilités qu''étudie son gouvernement. Cela impliquerait d''envoyer des troupes pour sécuriser ladite zone, ce qui pourrait dégénérer en une confrontation avec les forces syriennes.

En Syrie, les militants pour la démocratie ont appelé la population à manifester vendredi en faveur de l''armement de la rébellion, sur fond de nouvelles violences, l''ONU plaidant pour sa part en faveur d''un cessez-le-feu total d''ici au 12 avril. Le Conseil de sécurité de l''ONU a demandé jeudi à Damas de cesser ses opérations militaires au plus tard le 10 avril, comme il l''a promis, et à l''opposition de faire de même dans les quarante-huit heures suivantes.

Mais, malgré cette injonction de l''ONU, les violences ne faiblissaient pas. Au total, soixante-dix-sept personnes, dont quarante-cinq civils, ont encore été tuées jeudi en Syrie, notamment dans des attaques de l''armée, selon l''Observatoire syrien des droits de l''homme (OSDH). Vendredi, des combats ont éclaté dans la province de Homs entre des déserteurs du village d''Al-Tiba et des hommes armés de villages loyaux à Bachar Al-Assad, après que des miliciens ont tiré sur des femmes d''Al-Tiba. Dans le même temps, les forces armées pilonnaient des quartiers de Homs. Encerclée et bombardée aux obus de mortiers, la ville de Rastane, plus au nord, était aussi le théâtre de combats, avec des tirs à la mitrailleuse lourde. Par ailleurs, les forces de l''ordre perquisitionnaient des maisons dans la banlieue de Damas, après une nuit de combats avec des déserteurs, qui ont tué trois soldats, toujours selon la même source. A Douma, près de Damas, les forces armées ont pris d''assaut le quartier Abdel Raouf, où des tirs et des explosions étaient entendus.

Sources : LeMonde.fr/AFP/Reuters

 

LeMonde.fr/AFP/Reuters