Publicité

Les trois travaux de Maurice

5 décembre 2008, 20:22

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Carrim Currimjee a tout connu dans sa vie en tant qu’homme d’affaires. Aujourd’hui, c’est d’un regard lucide qu’il se projette dans le passé du pays et qu’il anticipe sur les enjeux futurs. Il identifie, à cet effet, trois principaux défis que le pays est appelé à relever : la globalisation, la thématique sociale et les changements climatiques. Extraits de son intervention.

GLOBALISATION
«La globalisation est un défi au niveau du commerce extérieur avec l’effacement des tarifs préférentiels et le système de protection des intérêts particuliers. Mais on n’est pas dans un contexte de remise en question du modèle économique.»

«A un plan national, on se rend compte que les préférences s’effritent et que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Mais au niveau individuel, on a toujours ce réflexe d’attendre que l’Etat fasse tout pour nous.»

«Nous sommes un pays jeune. Mais nous avons des institutions qui ont de longues histoires dont, entre autres, notre Chambre de Commerce et de l’Industrie, la Mauritius Commercial Bank, voire le Mauritius Turf Club… Si nous nous appuyons sur nos institutions correctement, nous serons en mesure d’affronter les défis de la globalisation.»

SOCIAL 
«Il est incontestable que le niveau de vie a connu une hausse considérable. L’île Maurice s’est ainsi bâtie une réputation. Mais le progrès économique a aussi engendré des fléaux sociaux d’une autre nature. L’Etat, la société civile et les citoyens sont appelés à étudier scientifiquement ces fléaux, notamment ceux qui touchent les jeunes.»

«Immanquablement, la problématique de l’éducation revient sur le tapis. Toujours. Se posent les questions de la responsabilité des parents et du système des valeurs. Il est bon de rappeler que le système éducatif public est gratuit. Mais on a tendance à oublier que le pré-primaire ne l’est pas. Il faudra se pencher sur cette question. Si on n’a pas de bonnes bases, on n’est pas handicapé seulement sur le plan académique mais aussi au niveau des valeurs.»

«La sécurité publique est un enjeu majeur. La loi doit être exécutée en toute impartialité. Toutefois, il faut aussi que le gouvernement communique bien sur sa démarche. Ce n’est pas le dirigisme singapourien qui est le modèle. Mais on peut s’inspirer de ce pays et d’autres pays encore pour savoir comment communiquer et faire respecter la loi.»

«Notre parcours en tant que société multiculturelle est remarquable. Malgré les différences, il y a une réelle volonté de vivre ensemble. Cela augure de belles choses pour l’avenir.»

CIVISME
«Très souvent, c’est lorsqu’on voyage qu’on apprécie le plus la beauté de son pays. La question se pose de savoir ce que nous faisons pour préserver cette beauté. Lorsqu’il n’y a pas de planification, inévitablement, la beauté se perd.»

«Où est passé notre sens du civisme? N’est-il pas temps d’adopter une attitude de solidarité collective sur la question écologique.»