Elles sont toutes petites mais elles ont de la classe. Et elles en ont sous le capot ! L’esthétisme, le souci du détail font de ces miniatures de vrais petits bijoux.

En pleine journée, sous un soleil de plomb, Dominique Woomed quitte le magasin Med’s, la mine réjouie malgré la chaleur. Le jeune homme, qui fêtera bientôt ses 35 ans, vient tout juste de passer une nouvelle commande pour des voitures miniatures. Depuis le mois de mai de l’année dernière, date à laquelle Mohammad Khatib a ouvert Med’s, sis à Quatre-Bornes, Dominique Woomed nage dans le bonheur. Ce dernier s’approvisionne régulièrement chez Med’s pour compléter sa collection, déjà impressionnante de «toutes petites voitures», alors qu’auparavant, il devait en importer d’Allemagne, du Canada et des Etats-Unis, entre autres. Il faut dire que du sol au plafond, les étagères de Med’s regorgent de voitures, de machines agricoles, et même d’instruments de musique miniatures. Si bien que l’on a l’impression d’être un géant lorsque l’on pénètre dans le magasin. Et que l’on fait très attention afi n de ne rien briser en manipulant ces petits bijoux…

Il faut dire que jeunes et moins jeunes y trouvent leur compte. «Les jeunes, adeptes du tuning, cherchent des voitures qui correspondent à leur double passion, alors que les moins jeunes préfèrent les voitures anciennes – telle que la Minor – des voitures mythiques qui ont jadis sillonné nos routes», souligne Mohammad Khatib, directeur général de Med’s. Des voitures qui arrachent même parfois, chez les plus âgés, quelques larmes empreintes de nostalgie…

Pour Mohammad Khatib, «le déclic» se produit lors d’un voyage en Angleterre. Il n’est pas collectionneur lui-même, mais, lorsqu’il pénètre à l’intérieur du magasin Model Zone à Londres, il se dit tout de suite qu’il doit en ouvrir un à son tour, une fois rentré au pays. Après tout, dit-il, «il existe ici un marché à fort potentiel, vu le nombre de collectionneurs ». «Il arrive que nous n’ayons aucun client de toute la journée et puis, à la dernière minute, quelqu’un franchit la porte et cette vente nous permet de couvrir nos frais», confie qui plus est notre interlocuteur. Sa plus grosse vente, il l’a réalisée en décembre, pendant la période de Noël. «On a empoché Rs 25 000 d’un coup», se souvient Mohammad Khatib.

Il précise toutefois que le client lambda dépense entre Rs 1 000 à Rs 1 500 en une visite. Pas plus. «Il achète alors une ou deux voitures», explique le directeur général de Med’s. Chez lui, les prix des voitures varient entre Rs 150 et Rs 6 000, pour la plus chère. Il s’agit d’une Kyosho Autoart. Mohammad Khatib peut par ailleurs commander des CMC 1 :18 pour ceux qui le souhaitent. Vous devrez pour cela débourser entre Rs 20 000 et Rs 25 000. Ainsi, à Noël, Dominique Woomed s’est fait plaisir. «Je me suis acheté quelques voitures. Parmi, certaines des années ’ 60 que je voulais avoir depuis longtemps déjà.» A la question de savoir s’il consacre un budget important à cette passion, Dominique Woomed avoue que son épouse a parfois envie de l’égorger. «Une fois à Singapour, j’étais littéralement fi gé devant une voiture. J’ai arboré ma mine de ‘pov diab’ et je suis ressorti avec mon cadeau de Noël qui n’avait coûté ‘que’ Rs 7 000…»

Il en a quelques-unes comme ça, des voitures qui lui ont coûté Rs 6 000 ouRs 7 000. Il est même membre d’un club, à Singapour, ce qui lui permet d’obtenir des remises dans certains magasins. Des clients comme Dominique, Mohammad en a une cinquantaine. Des clients qui viennent de tous les coins de l’île. Des clients que Mohammad appelle à chaque nouvel arrivage. Luimême se rend régulièrement à l’étranger pour s’enquérir des dernières tendances. Les voitures, elles, sont importées d’Angleterre et les fi gurines – des mécaniciens aussi bien que des pin-up – des Etats-Unis.

Ces collectionneurs représentent la majorité des clients de Med’s. Eux, ne vendront jamais leurs voitures. Pas même pour tout l’or du monde… Ce qui n’est pas le cas de certains, qui voient en ces voitures un certain investissement. Cela vaut surtout pour les voitures produites en édition limitée. «Seulement 2 710 pièces de l’Austin Allegro ont été produites pour être écoulées à travers le monde. Ainsi, si elle se vend à Rs 500 aujourd’hui, cette voiture – dans 10 ou 15 ans – on peut espérer en tirer entre Rs 5 000 ou Rs 6 000», confi e Mohammad Khatib.

Ceux-là devront faire très attention, non seulement au véhicule mais aussi à sa boîte. Car, comme le souligne Mohammad Khatib, «avec la boîte, la valeur de la voiture double». Ainsi, une voiture seule peut coûter Rs 2 000, alors qu’avec la boîte, le vendeur peut espérer en obtenir Rs 2 000 de plus. Pour cela, mais aussi parce qu’il faut les protéger de la poussière, il faut faire fi de l’encombrement que la boîte peut représenter.

Sans oublier le temps et l’huile de coude que cela peut demander de nettoyer pas moins de 70 voitures. «Ce n’est pas évident…», glisse Dominique Woomed. Dans sa collection, l’on retrouve les voitures qu’il a acheté parce qu’il «fallait» qu’elles figurent dans sa collection. Et puis les autres. Celles qu’il a toujours voulu posséder tant elles sont mythiques.

Parmi, la Lamborghini Contach, sa voiture préférée. Mais aussi la Ferrari 250 GTO de 1962, une des «plus belles» voitures qui ait jamais été inventée. Et que dire de l’Aston Martin de James Bond…

Voilà 15 ans déjà que Dominique s’y est mis sérieusement il a déjà 60 «grosses» voitures. Comprenez des voitures à l’échelle de 1 : 18, soit des voitures qui sont 18 fois plus petites que les vraies, qui font environ 30 cm. Des plus petites, il doit bien en avoir une cinquantaine. «La pièce maîtresse de ma collection, c’est une Ford GT 40, 1 :12 qui doit bien peser 4kg et mesurer environ 40 cm. Je l’ai ramenée du Canada. Ça n’a pas été facile…»

Mais cette voiture mythique, il la lui fallait ! Après tout, la première génération de cette voiture avait gagné les 24h du Mans à pas moins de deux reprises !

Valérie OLLA

Valrie OLLA