Publicité

L''Europe impose l''embargo pétrolier contre l''Iran

9 janvier 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Une nouvelle partie d''''échecs se noue face à Téhéran. Pour contraindre la République islamique à renoncer à la menace nucléaire, l''Union européenne s''apprête à user de son arme économique la plus dissuasive: un embargo sur les importations de pétrole iranien, fortement appuyé par les États-Unis.

Officiellement, les diplomates européens travaillent à des «restrictions» à l''importation, voire à un embargo «par paliers». Mais à Bruxelles, Washington ou Téhéran, rares sont ceux qui doutent encore que l''Europe, premier client pétrolier de l''Iran, est bien décidée à sauter le pas, sans retour. «Les sanctions partielles n''ont rien donné, elles ont au contraire endurci le régime, dit-on à Bruxelles. Il faut maintenant frapper là où ça fait mal.»

La décision devrait être prise à l''unanimité des vingt-sept États, le 30 janvier, par les ministres des Affaires étrangères. Un sommet européen, attendu le même jour, pourrait venir renforcer le message politique. Dans le bras de fer nucléaire, le temps presse. L''Iran enrichit déjà l''uranium à un degré de pureté sans rapport avec un usage civil et prévoit d''accélérer la production. «On est à douze ou quinze mois d''une crise majeure» de prolifération, s''inquiète un diplomate européen.

À deux mois des législatives

Le calendrier politique pousse à agir vite. L''Iran connaîtra dans deux mois ses premières élections parlementaires depuis le scrutin présidentiel contesté de 2009. L''objectif inavoué des Européens semble de discréditer davantage le clan de Mahmoud Ahmadinejad, aux yeux d''Iraniens déjà éreintés par l''inflation. Côté occidental, la fenêtre est aussi étroite: l''initiative politique risque d''être bientôt paralysée dans les deux pays en pointe, avec la présidentielle française en mai, puis la course à la Maison-Blanche.

Jamais à court de bravade, le régime dit qu''il pourrait interdire le couloir maritime à la Ve flotte américaine, voire imposer un blocus en cas d''embargo. Le marché lui-même s''en ressent. Les cours du brut se sont tendus et, d''après les professionnels, les banques refusent de financer désormais les exportations iraniennes.

Le recours à l''embargo, ultime degré dans l''échelle des sanctions économiques, est aussi un pari à haut risque. Le pétrole fait tourner 60 % de l''économie iranienne et lui procure 80 % de ses devises. Il est bien sûr vital pour l''Iran. Mais, à l''inverse, des Européens au bord de la récession n''ont rien à gagner d''une pénurie et d''une flambée des cours. De plus l''arme n''est efficace que si elle est partagée. L''UE priverait Téhéran de 20 % environ de son marché. Reste à dissuader les autres clients majeurs comme la Chine, l''Inde, le Japon et la Corée du Sud de se jeter sur l''aubaine et de combler le vide.

Les Etats-Unis prêts à défendre le détroit d''Ormuz

Les Etats-Unis "répondront" par la force si l''Iran cherche à bloquer le détroit d''Ormuz, passage stratégique pour le trafic maritime pétrolier, a affirmé dimanche le chef du Pentagone Leon Panetta, évoquant une "ligne rouge" à ne pas franchir.

"Nous avons été très clair sur le fait que les Etats-Unis ne toléreront pas la fermeture du détroit d''Ormuz. C''est une autre ligne rouge pour nous et nous y répondrons", a déclaré le secrétaire américain à la Défense lors de l''émission Face the Nation sur CBS.

La tension est montée d''un cran entre Téhéran et Washington mardi après les mises en garde émises par l''Iran à l''issue de manoeuvres militaires contre la présence de la marine américaine dans le Golfe, suscitant des craintes sur l''éventuelle fermeture du détroit d''Ormuz, par lequel transite 35% du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde.

En dépit de ces menaces, Washington a promis de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe, la Maison Blanche estimant que les avertissements de l''Iran trahissaient sa "faiblesse" et montraient l''efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé.

Photo : Le drapeau iranien flotte sur les champs pétrolifères de Soroush, dans le golfe persique.

Sources : Le Figaro.fr & Libération.fr
   

Le Figaro.fr & Libration.fr