L’attaquant Dimitri Payet, qui a indéniablement gagné en constance cette saison, enchaîne désormais les performances remarquables tous les week-ends avec Lille, où il est devenu absolument indispensable.

Même si Lille a perdu mardi en Coupe de France à Saint-Etienne (3-2, en 8e de finale), Payet a donné le premier but à Marko Basa, sur un coup franc très bien tiré, et été à l’origine du second, marqué par Kalou, avec une grosse frappe relâchée par Ruffier.

S’il est encore loin des statistiques stratosphériques d’Eden Hazard la saison dernière avec Lille en L1 (20 buts et 15 passes décisives), le Réunionnais, âgé de 25 ans, a de quoi être fier : à 12 journées de la fin du Championnat, il a déjà signé un "double-double" digne d’un basketteur : 10 buts et 10 passes décisives.

Payet est responsable de 57% des buts du Losc, 8e meilleure attaque de Ligue 1 avant la 27e journée et la venue de Bordeaux dimanche (21h00).

Pour Christophe Galtier, l’entraîneur de Saint-Etienne, qui l’a déjà croisé trois fois cette saison (en L1, en Coupe de la Ligue et en Coupe de France), l’ancien Vert (2007-2011) a gagné "en maturité". "Il a eu un petit temps d’adaptation après son arrivée à Lille. Il a une très bonne gestion des matches. Il parvient à enchaîner sur des temps de jeu complet".

"Les clés du jeu de l’attaque du Losc, il y a un petit moment qu’il les a", soulignait récemment son entraîneur Rudi Garcia. "Il est très bien en ce moment, il fait une très bonne saison", confirmait son coéquipier Florent Balmont.

"C’est un tout", avance Dimitri Payet pour expliquer sa réussite actuelle. "Il faut dire aussi que j’ai autour de moi mes partenaires qui font pas mal de boulot", ajoutait-il il y a quelques jours sur le plateau du Canal Football Club.

Retour en Bleu ?

Payet, décrit comme un garçon plein de vie dans le vestiaire, est très réservé face aux médias, et accorde ses entretiens au compte-gouttes.

"C’est un peu ce qui se passe aujourd’hui avec Marvin (Martin). Il a certains articles dans la presse qui font mal. Moi, j’avais eu ça à mon arrivée il y a un an", expliquait l’international dans l’émission de Canal Plus. "Je ne suis pas contre la critique, cela fait partie du métier. Mais certains articles peuvent choquer nos familles."

Piqué au vif par certains commentaires, Payet pourrait aussi tirer sa motivation de sa non sélection avec les Bleus pour le match amical contre l’Allemagne en février (défaite 2-1). D’autant qu’il avait été retenu pour le rendez-vous précédent contre l’Italie (victoire 2-1).

Le Rennais Romain Alessandrini blessé et absent pour plusieurs mois, il ne serait pas illogique de voir Payet faire son retour en équipe de France pour le choc face à l’Espagne.

Les chiffres parlent pour lui. Depuis le match contre l’Italie, mi-novembre, Payet a empilé buts (7) et passes décisives (6) en Championnat.

"Il est capable de gestes décisifs", avait assuré le sélectionneur Didier Deschamps en novembre pour justifier sa présence dans le groupe contre l’Italie. Avant de reconnaître : "Il lui faut plus de continuité".

Les gestes décisifs sont toujours là. La continuité, il l’a trouvée.