Confortablement installé en première partie de tableau de la Ligue 1 à l’automne, le FC Lorient se retrouve relégable pour la première fois de la saison à l’heure de recevoir le leader Montpellier, dimanche pour la 32e journée.

Neuf points seulement pris en 16 matches et une seule victoire, arrachée à domicile dans les ultimes minutes face à Brest : depuis début décembre, le FC Lorient porte allègrement le bonnet d’âne du championnat.

Les Merlus ont parachevé leur descente aux enfers avec une entrée en zone de relégation, après un nouveau revers à Nice (2-0), dimanche dernier. A sept journées de la clôture, l’état d’urgence est décrété dans un club qui n’avait jamais connu pareilles difficultés depuis son retour parmi l’élite, à l’été 2006.

Pourtant, ces dernières saisons, le club morbihannais, sous l’impulsion de son nouveau président, le trader londonien Loïc Féry, semblait avoir franchi un cap sur le plan financier et s’être stabilisé autour du milieu de tableau.

L’entraîneur, Christian Gourcuff, réussissait même, année après année, le petit miracle de compenser le départ de joueurs majeurs par l’émergence de nouveaux talents. Mais l’ultime vague d’exodes, celles des Morel et surtout Gameiro et Amalfitano semble avoir été de trop.

Carnet de bal

"Depuis le début, on savait que la saison serait difficile. On ne s’est jamais emballé, on n’a pas parlé d’Europe. On savait que l’on jouerait le maintien", a rappelé vendredi le défenseur central Grégory Bourillon.

Les points acquis d’entrée de saison, en particulier grâce à une victoire au Parc des Princes pour l’entame du championnat, et un bon comportement à domicile, ont pu un temps faire oublier que l’équipe a vite été privée d’atouts offensifs probants.

Avec Quercia blessé très tôt dans la saison, Aliadière absent durant quinze journées, Emeghara et Campbell qui ne se sont pas vraiment adaptés, Sunu gravement blessé en janvier, la confiance s’est peu à peu évaporée. Et Lorient a fait du surplace, au point d’être repris par la meute des poursuivants du bas de tableau.

"On a franchi un degré dans l’urgence", a reconnu Christian Gourcuff, qui a décidé de faire appel au préparateur physique Tiburce Darou pour "donner un coup de booster" à une équipe touchée physiquement mais surtout rongée par le doute.
Un renfort qui laisse certains observateurs sceptiques, comme le joueur Ricardo Faty (Aris Salonique) qui a tweeté ce vendredi : "J’viens de voir que Tiburce travaille avec Lorient... Il était aussi venu à Strasbourg en 2005, et on est descendu...".

La venue de Montpellier peut-elle être de nature à relancer la machine ? "L’appréhension n’est plus de mise désormais. Soit on avance, soit on reste là et on sera relégable en fin de saison", résume l’entraîneur.

Défi supplémentaire dimanche, les habituels titulaires Ecuele Manga, Mareque et Romao sont suspendus. Et Lorient n’en a pas fini : à son carnet de bal figurent encore des rendez-vous avec Lyon, Marseille, Bordeaux et le PSG. De quoi réellement s’inquiéter.

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Stany MAURICE