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L''Onu dit n''avoir pas le pouvoir d''enquêter sur le Sri Lanka
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L''Onu dit n''avoir pas le pouvoir d''enquêter sur le Sri Lanka
Le secrétaire général de l''''Onu, Ban Ki moon, a déclaré qu''il n''avait pas le pouvoir d''ordonner une enquête internationale sur les civils tués à la fin de la guerre civile au Sri Lanka en 2009 comme le lui recommande un rapport publié lundi.
Dans son rapport, une commission d''enquête nommée par Ban annonce avoir recueilli des preuves que le gouvernement de Colombo et les Tigres de libération de l''Eelam Tamoul (LTTE) avaient commis des crimes de guerre durant les derniers mois du conflit qui s''est achevé en mai 2009. Le gouvernement de Colombo, qui a constamment nié avoir délibérément pris pour cible des civils, a récusé le rapport de la commission, le qualifiant de partial. Les experts exhortent Ban Ki moon à mettre au point "un mécanisme international d''enquête" mais le secrétaire général estime qu''il n''en a pas le pouvoir.
Sans le consentement du gouvernement du Sri Lanka ou la décision du Conseil de sécurité de l''Onu ou d''une autre institution internationale, le secrétaire général de l''Onu exclut donc de lancer unilatéralement une enquête officielle sur la morts des civils.
Les responsables de l''Onu reconnaissent que les chances d''obtenir un feu vert de Colombo sont quasi-nulles. Le Sri Lanka n''étant pas membre de la Cour pénale internationale (CPI), le tribunal de la Haye devra donc être saisi par le Conseil de sécurité de l''Onu pour qu''une enquête soit ouverte sur d''éventuels crimes de guerre.
La Russie et la Chine, qui détiennent un droit de veto au Conseil de sécurité, sont d''ores et déjà opposées à une intervention du Conseil dans le dossier du Sri Lanka, ont dit à Reuters des diplomates.
La CPI n''a été saisie qu''à deux reprises par le Conseil de sécurité : sur la situation au Darfour, région occidentale du Soudan, et, plus récemment, sur la répression du mouvement de contestation en Libye. "Même si nous pensons qu''un tel soutien intergouvernemental serait hautement souhaitable, nous estimons qu''il ne conditionne pas la création d''un mécanisme d''enquête par Ban", a estimé Philippe Bolopion, de l''organisation de défense des droits de l''homme Human Rights Watch (HRW).
La commission d''enquête impute les éventuels crimes de guerre aux deux camps. Mais au vu de l''élimination de la direction des LTTE par les forces du gouvernementales dans la dernière phase de la guerre, seuls les responsables du gouvernement de Colombo devront en répondre le cas échéant devant la justice internationale.
Il leur est notamment reproché d''avoir bombardé des hôpitaux, d''avoir dénié une aide humanitaire aux civils et d''avoir commis à leur encontre des violations des droits de l''homme à l''intérieur comme à l''extérieur de la zone de conflit. Un bilan de 40.000 civils tués ne peut pas être écarté à ce stade, note la commission d''enquête.
Photo :Des réfugiés tamouls lors de la visite d''un camp dans le nord du Sri Lanka par le secrétaire général de l''Onu, Ban Ki moon, en mai 2009.
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