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L'opposition encercle les ministères en Thaïlande
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L'opposition encercle les ministères en Thaïlande
Près d'un millier de manifestants hostiles au Premier ministre Yingluck Shinawatra se sont massés mardi devant le ministère de l'Intérieur à Bangkok, après avoir occupé ou bloqué l'accès la veille à d'autres bâtiments gouvernementaux.
L'opposition est mobilisée en Thaïlande depuis la présentation en octobre d'un projet d'amnistie dont aurait pu bénéficier Thaksin Shinawatra, frère de l'actuelle chef du gouvernement et lui-même ancien Premier ministre, en exil à Dubaï en raison d'une condamnation en 2008 pour corruption.
« Notre mission importante aujourd'hui est d'encercler les quatre principaux ministères du gouvernement »,a déclaré Watchara Ritthakanee, l'un des chefs de file du mouvement, devant les protestataires.
Lundi, les manifestants ont occupé le ministère des Finances et se sont installés dans l'enceinte de celui des Affaires étrangères et devant le département des Relations publiques, un service dépendant du chef du gouvernement et gérant les communications officielles. Le bâtiment abrite aussi Radio Thaïlande, la "voix" du gouvernement en anglais et en thaï.
Les opposants se sont aussi rendus mardi devant les ministères de l'Agriculture, du Tourisme et des Transports, interdisant à quiconque de pénétrer dans les lieux et instaurant un système de garde.
Au ministère de l'Intérieur, ils ont intimé l'ordre au personnel de quitter le bâtiment, sous peine d'en être expulsés.
Des milliers de personnes ont également tenté de s'approcher du siège du gouvernement, la résidence officielle du Premier ministre, mais la police les en a empêchées.
Elles se sont alors repliées sur le vieux quartier de la capitale, une zone touristique dont les opposants ont fait leur quartier général.
Complicités
Suthep Thaugsuban, vice-Premier ministre dans le précédent gouvernement dirigé par le Parti démocrate et figure de proue de la contestation, a appelé les policiers et les militaires à se joindre au mouvement.
« Nous espérons que cette fois ce sera un mouvement populaire pour prendre en charge de façon temporaire la gouvernance du pays. Si la police ou l'armée nous rejoignent, elles seront les bienvenues, mais elles devront écouter le peuple »,a-t-il dit.
Le ministre des Finances, Kittirat Na Ranong, a déclaré que Suthep faisait l'objet de poursuites judiciaires et qu'une enquête était en cours pour déterminer les complicités dont avaient bénéficié les manifestants pour pénétrer dans le ministère.
Au parlement, Yingluck Shinawatra est confrontée mardi à une motion de censure qui a peu de chances d'être adoptée, le parti Pheu Thai du chef du gouvernement étant majoritaire à l'assemblée.
Dimanche, des manifestations ont rassemblé 180.000 personnes, selon le chef du conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanathabutr, 100.000 personnes selon la police. Cette mobilisation est d'une ampleur inédite depuis les troubles meurtriers survenus en 2010 entre partisans et adversaires de Thaksin.
Face à cette fronde, le projet d'amnistie a été suspendu mais la mobilisation s'est transformée en un mouvement de contestation généralisée contre Yingluck Shinawatra, considérée par ses opposants comme la marionnette de son frère.
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