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L''OTAN entérine son "retrait irrévocable" d''Afghanistan
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L''OTAN entérine son "retrait irrévocable" d''Afghanistan
Le retrait « irrévocable » des forces de l’OTAN d’Afghanistan, confirmé, lundi, lors du sommet de l’Alliance atlantique à Chicago, remet sur le tapis les relations entre les Occidentaux et le Pakistan. Analyse de la correspondante du Monde.fr, Corine Lesnes.
Quand les participants du sommet de Chicago se sont installés, lundi 21 mai, pour la photo officielle, le président pakistanais, Asif Ali Zardari, n''''était pas là. Cette absence a aussitôt été interprétée comme un nouveau signe du mécontentement de l''Alliance atlantique à l''égard d''un pays qui refuse de rouvrir les routes d''approvisionnement de la coalition, en Afghanistan, fermées après la bavure de l''OTAN qui a coûté la vie à 24 soldats pakistanais. Finalement, avec retard, il figurera sur la photo de famille.
Le blocus des convois, qui dure depuis six mois, n''a pas empêché l''OTAN d''opérer. Selon Michael O''Hanlon, le spécialiste de l''Afghanistan à la Brookings Institution, les stocks sont même plus grands qu''avant la fermeture de la frontière. Mais les coûts sont plus élevés et l''Alliance a besoin de pouvoir traverser le Pakistan pour faire venir un plus grand nombre de véhicules pour les forces de sécurité afghanes ou pour évacuer des équipements qu''il est fastidieux d''expédier par la route du Nord. Néanmoins, cette question reste centrale dans la perspective du retrait "irrévocable" annoncé, lundi, par les 28 pays membres de l''OTAN.
L''Alliance n''aura plus de soldats en Afghanistan après le 31 décembre 2014. Et dès mi-2013, l''armée afghane aura pris le contrôle des dernières zones encore à la charge des Occidentaux. Cette accélération du calendrier avait été évoquée, en février, par le secrétaire d''Etat à la défense, Leon Panetta.
Les Pakistanais continuent, pour leur part, d''exiger des excuses officielles pour la bavure de l''OTAN. Ils voudraient aussi une solution permanente pour le contrôle des drones américains qui opèrent sur leur territoire. Enfin, ils négocient toujours la contrepartie financière au retour des convois de l''OTAN.
Le mépris du président Karzaï
Le président Obama, qui n''avait pas prévu d''entretien avec M. Zardari, lui a parlé à deux reprises, en vain, dont une fois avec le président afghan, Hamid Karzaï, sombre pendant toute la conférence et qui a remercié les "contribuables américains" sur un ton jugé méprisant par la presse. La secrétaire d''Etat Hillary Clinton, qui était une amie de Benazir Bhutto, l''épouse de M. Zardari assassinée en décembre 2007, n''a pas, non plus, réussi à débloquer la situation.
Les complications croissantes avec la population afghane ont probablement pesé dans la décision de M. Obama d''accentuer le retrait. Le président américain a évoqué les "tensions qui, inévitablement", ont augmenté depuis dix ans du fait de la présence de troupes étrangères. En décembre 2009, il avait décidé un envoi temporaire de renforts sous la pression des généraux. Après l''assassinat du chef d''Al-Qaida, Oussama Ben Laden, le 2 mai 2011, il a confirmé le rapatriement des renforts avant fin septembre.
Le candidat républicain Mitt Romney a publié un texte dans le Chicago Tribune, affirmant que le président Obama "affaiblit l''OTAN" en coupant le budget du Pentagone.
Source : Corine Lesnes/ Le Monde.fr
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