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L'UE soutient Kiev, suspend le dialogue avec Moscou sur les visas
7 mars 2014, 07:08
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L'UE soutient Kiev, suspend le dialogue avec Moscou sur les visas
Les Vingt-Huit, réunis en Conseil européen extraordinaire à Bruxelles, ont décidé de suspendre les discussions avec la Russie sur un projet d'accord bilatéral de libéralisation des investissements et des visas, a annoncé Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen.
D'autres sanctions pourraient suivre si la Russie, qui ne reconnaît pas le nouveau pouvoir à Kiev et dont le président, Vladimir Poutine, a été autorisé à faire intervenir l'armée en Ukraine, ne joue pas la carte de l'apaisement.
Les Européens ont également rappelé leur attachement à l'intégrité territoriale de l'Ukraine quelques heures à peine après que le Parlement de la République autonome de Crimée a voté à l'unanimité le rattachement de la péninsule à la Russie, une décision qui sera soumise le 16 mars à référendum dans la péninsule.
Ce référendum, a jugé la chancelière allemande Angela Merkel, est "illégal et incompatible avec la Constitution de l'Ukraine".
La suspension des discussions et la menace de sanctions complémentaires viennent à l'appui de l'appel lancé par les Européens en faveur d'un retrait des forces russes déployées en Crimée et de l'ouverture de négociations directes entre Moscou et les nouvelles autorités ukrainiennes, un dialogue impossible pour l'heure malgré les tentatives déployées par la diplomatie internationale depuis le week-end dernier.
"DANS DE NOMBREUX SECTEURS ÉCONOMIQUES..."
Si ces négociations ne débutent pas dans les tous prochains jours et ne produisent pas de résultats "dans un laps de temps limité", les Vingt-Huit imposeront d'autres sanctions, dont une interdiction de voyage, un gel des avoirs et l'annulation d'un sommet UE-Russie.
"Toute initiative supplémentaire prise par la Fédération de Russie pour déstabiliser la situation en Ukraine aboutirait à des conséquences sévères et considérables pour les relations entre, d'une part, l'Union européenne et ses Etats membres et, d'autre part, la Fédération de Russie, qui incluront un large éventail de domaines économiques", a déclaré Herman Van Rompuy.
"Nous condamnons fermement la violation injustifiée de la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie. Nous appelons la Russie à retirer immédiatement ses forces armées (ndlr, de Crimée) et à donner un accès immédiat aux observateurs internationaux", a-t-il ajouté.
François Hollande a précisé: "Si la Russie prenait des mesures qui déstabiliseraient l'Ukraine (...), mettraient en cause l'intégrité territoriale de l'Ukraine (...) alors il y aurait de nouvelles dispositions qui concerneraient les relations entre l'Union européenne et la Russie dans de nombreux secteurs économiques", a-t-il dit lors de sa conférence de presse finale à Bruxelles.
Dans la matinée, l'UE avait déjà annoncé le gel des avoirs de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, de son ex-Premier ministre Mikola Azarov et de 16 autres personnalités, jugées responsables de violations des droits de l'homme ou de mauvaise gestion des fonds publics en Ukraine.
Selon les nouvelles autorités de Kiev, Ianoukovitch, destitué le 22 février par le parlement ukrainien, aurait détourné 37 milliards de dollars de fonds publics en trois ans de mandat.
Sur la liste des personnes visées, parue jeudi au journal officiel de l'UE, figurent aussi Viktor Pchonka, ancien procureur général d'Ukraine, Oleksandr Yakimenko, ancien chef des services de sécurité, ou encore Olena Loukach, ex-ministre de la Justice. Les fils de Viktor Ianoukovitch et de Mikola Azarov en font également partie.
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