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L''Union Européenne se penche sur la crise libyenne
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L''Union Européenne se penche sur la crise libyenne
La France devrait proposer vendredi aux dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles un plan d''''action pour stopper la répression du soulèvement en Libye, incluant des frappes aériennes ciblées, mais aucune décision ne sera prise sans un mandat clair de l''Onu.
Dans une lettre commune au président du Conseil européen, Nicolas Sarkozy et David Cameron ont appelé jeudi soir à la "poursuite de planifications afin d''être prêts à apporter un soutien dans toutes les éventualités, en fonction de l''évolution de la situation, sur la base d''une nécessité avérée, d''une base légale claire et d''un soutien régional ferme".
Ils ont par ailleurs appelé au départ de Mouammar "Kadhafi et de sa clique", un appel qui devrait être relayé par les Vingt-Sept, et ont reconnu le Conseil national libyen (CNL) comme représentant légitime du peuple libyen, un point qui fait débat parmi les Etats membres de l''UE.
L''entourage de la haute représentante pour les Affaires étrangères de l''UE, Catherine Ashton, a par ailleurs indiqué ces derniers jours que le bloc communautaire avait engagé la préparation d''une éventuelle intervention humanitaire, un point qui devait aussi être évoqué vendredi.
Insistant sur la complémentarité entre l''UE et l''Otan sur ce dossier, le nouveau ministre français de la Défense, Gérard Longuet, qui participe depuis jeudi à Bruxelles à une réunion des ministres de la Défense de l''Otan, a indiqué que la question des frappes aériennes n''avait pas été évoquée au sein de l''Alliance mais que celle-ci avait décidé de poursuivre la "planification prudente" d''une intervention.
"Nous sommes aujourd''hui dans une phase d''observation. La prochaine étape serait éventuellement un embargo maritime, puis un possible contrôle aérien", a-t-il expliqué, tout en précisant que ce contrôle pourrait prendre des formes diverses.
Soutien des pays arabes ?
La mise en place d''une zone d''exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qui a été demandée par le CNL et dont l''idée est défendue par Paris et Londres, se heurte à des difficultés techniques et à des réticences internationales, dont la Chine et la Russie au Conseil de sécurité de l''Onu.
D''où l''idée de proposer une solution intermédiaire que seraient des bombardements ciblés contre un petit nombre d''objectifs, comme la caserne Al Azizia, près de Tripoli, refuge de Mouammar Kadhafi, la base aérienne de Syrte, d''où décollent les avions qui bombardent les insurgés, et une autre base, par où transiteraient des mercenaires au service du régime.
Gérard Longuet a indiqué que les bases françaises d''Istres et Solenzara étaient "tout à fait adaptées" à ce genre d''opération. Mais, a-t-il prévenu, "sans l''Onu, la France ne fera rien", renvoyant à plus tard la perspective d''une décision.
Outre le feu vert de l''Onu, a précisé un diplomate français, il faudrait pour la France obtenir le soutien de pays arabes afin qu''une éventuelle opération n''apparaisse pas comme une ingérence occidentale.
Paris pense qu''il est possible de l''obtenir, puisque la Ligue arabe, l''Organisation de la conférence islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont tous exprimés en faveur d''une intervention sous une forme ou une autre.
Une réunion de la Ligue arabe est prévue samedi et Catherine Ashton doit rencontrer son secrétaire général, Amr Moussa, au Caire au cours du week-end.
La suite des négociations dépendra aussi de l''évolution de la situation sur le terrain et de l''urgence à agir.
Les forces militaires loyales à Mouammar Kadhafi ont réussi à pénétrer dans l''important port pétrolier de Ras Lanouf, à l''Est, et affrontent les rebelles pour s''emparer du contrôle de la ville, ont annoncé les insurgés.
Jeudi soir, Saïf al Islam, l''un des fils de Kadhafi, a affirmé que les troupes loyalistes allaient lancer une offensive de grande ampleur.
(Source : Reuters)
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