Issop Soobadar se retire de la présidence de la Market Traders Association. Après avoir passé 17 ans à défendre la cause des opérateurs du marché central, ce marchand confie qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection de l’exécutif de l'association, prévue en avril.

«Je vieillis. Je ne peux plus subir toutes ces pressions. C’est décidé. Cette année, j’arrête tout.» À 68 ans, après 17 années consacrées à défendre la cause des opérateurs du marché central, Issop Soobadar  se retire de la présidence de la Market Traders Association (MTA).

Celui que l’express a rencontré hier, lundi 6 janvier, à son étal, sis à proximité du food-court du bazar central, confie qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection de l’exécutif de la MTA, prévue en avril. «Je pars. Mais la lutte contre les marchands ambulants et autres injustices envers les marchands doit continuer.»

Issop Soobadar a été l'homme de plusieurs combats depuis qu’il a rejoint l'association en 1992. On retiendra en particulier l’obtention, en 2006, d’un jugement de la Cour suprême interdisant aux marchands ambulants d’opérer dans un rayon de 500 mètres autour du marché central.

En août 2012, devant l’impuissance de la municipalité de Port-Louis et de la police à mettre fin au fléau des marchands ambulants dans la capitale, Issop Soobadar, à travers les conseils légaux de la MTA, parviendra à obtenir une médiation de la justice afin que ces deux autorités agissent pour faire respecter le jugement de 2006. Malheureusement, «la police et la municipalité font fi de ce jugement», dira Issop Soobadar.

Ce dernier concède que la lutte est longue et difficile. «Dimoun per. Bondie inn toultan donn mwa kouraz. Mo pann kile», affirme le président de la MTA. «Au téléphone, j’ai fréquemment droit à 'si to anpes nou travay nou pou touy twa'. Ou encore on m’intimide en me suivant en route. Mes nombreuses dépositions à la police le prouvent», indique Issop Soobadar.

Au fil de ses différents mandats, Issop Soobadar a aussi beaucoup fait pour améliorer le sort des maraîchers. Récemment, il s’est battu pour le renouvellement des places qui leur sont allouées. Ce qui implique que celles-ci reviendront à leurs héritiers, à leur mort. Cela, alors qu'un nouveau règlement prévoyait le contraire. Autre réalisation à son actif : l’annulation des dettes des maraîchers suite à l’incendie qui a ravagé l’ancien marché central.