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Lybie : Compte à rebours pour une intervention malgré le cessez-le-feu

18 mars 2011, 00:00

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Lybie : Compte à rebours pour une intervention malgré le cessez-le-feu

Plusieurs pays, dont la France, ont lancé ce vendredi le compte à rebours d''''une intervention militaire en Libye après le feu vert délivré par l''Onu et malgré l''annonce d''un cessez-le-feu par le régime de Mouammar Kadhafi.

Les forces libyennes ont à nouveau pilonné Misrata, principale ville tenue par les rebelles dans l''Ouest libyen, faisant au moins 25 morts, dont des enfants, selon un médecin sur place.

Dans l''est du pays, où la rapide contre-attaque des forces de Mouammar Kadhafi les a amenées jusqu''aux abords de Benghazi, fief de l''insurrection lancée il y a un mois, des habitants ont qualifié l''annonce d''un cessez-le-feu de ruse.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a déclaré que la Libye entendait se conformer à la résolution 1973 adoptée jeudi soir par le Conseil de sécurité des Nations unies, dont le vote a illustré les divisions au sein de la communauté internationale et au sein même de l''Union européenne.

Ce texte, parrainé par la France, la Grande-Bretagne, le Liban et les Etats-Unis, autorise l''instauration d''une zone d''exclusion aérienne au-dessus de la Libye et le recours à tous les moyens nécessaires, c''est-à-dire militaires, pour protéger les populations civiles.

La France est prête à agir militairement, a dit vendredi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. "Nous sommes prêts pour des frappes contre la Libye, mais je ne peux pas vous donner de calendrier plus précis", a-t-il dit.

Participation attendue de pays arabes

La Grande-Bretagne va pour sa part déployer des moyens aériens en vue d''une intervention, a déclaré le Premier ministre britannique, David Cameron, devant le parlement.

L''Italie s''est dit prête à participer "activement" à toute opération militaire contre la Libye et a proposé que Naples serve de centre de coordination.

Le Canada, le Danemark et la Norvège envisagent de fournir des avions tandis qu''un ou plusieurs pays arabes pourraient contribuer à cet effort international.

L''intervention militaire consisterait notamment à clouer au sol l''aviation libyenne, détruire ses systèmes de défense anti-aérienne, couper les communications des forces de Kadhafi et entraver leurs déplacements, dit-on de sources diplomatiques.
La France accueillera samedi un sommet tripartite Union européenne-Ligue arabe-Union africaine pour évoquer d''éventuelles actions en Libye.

La chancelière allemande Angela Merkel y participera malgré l''abstention de l''Allemagne lors du vote à l''Onu, où la Chine et la Russie se sont aussi abstenues.

L''Otan, au sein de laquelle la Turquie s''oppose à une intervention militaire en Libye, est pour sa part en train de se préparer à une éventuelle action.

Paris sceptique quant au cessez-le-feu

Face à ces menaces, le régime libyen, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a annoncé "l''arrêt immédiat de toutes (ses) opérations militaires", conformément à la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l''Onu.

Moussa Koussa a ouvert la porte à un dialogue "avec toutes les parties soucieuses de l''intégrité territoriale de la Libye", sans préciser lesquelles.

Depuis le début de l''insurrection, Mouammar Kadhafi a déjà formulé des offres de dialogue. Les rebelles ont rejeté toute proposition visant à lui permettre de rester au pouvoir, qu''il exerce sans partage depuis plus de 41 ans.

La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis n''ont pas été convaincus par cette initiative libyenne, en contradiction totale avec les menaces proférées jeudi soir contre les insurgés par le "Guide" libyen.

La France a considéré que "sur le terrain, la menace n''a pas changé". La Grande-Bretagne a prévenu que Mouammar Kadhafi serait jugé à ses actes et non à ses paroles. Hillary Clinton, la secrétaire d''Etat américaine, a fait part de son scepticisme quant à la traduction sur le terrain des promesses du régime libyen.

A Misrata, des habitants ont fait état d''un pilonnage intensif de la ville par les forces gouvernementales.

D''après la chaîne de télévision Al Arabia, la ville de Zentane, elle aussi tenue par les rebelles dans l''Ouest, a subi des tirs de roquettes. Cette information n''a pu être confirmée de sources indépendantes. Les autorités empêchent les journalistes étrangers présents à Tripoli de travailler librement.

Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a prévenu Mouammar Kadhafi qu''il le considérerait coupable de crimes de guerre s''il mettait à exécution des menaces contre la population de Benghazi.

(Source : Reuters)