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Là où les trèfles ne portent pas bonheur
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Là où les trèfles ne portent pas bonheur
La vie ne sourit pas à tout le monde. Les gens de la cité Trèfles l’ont bien compris… C’est en avançant au coeur de cette localité que l’on prend conscience de la situation alarmante dans laquelle vivent les moins fortunés de notre l’île. Ces derniers confient leur désarroi.
IL est 17 h 30. Une cinquantaine de jeunes garçons s’activent sur la plaine de football à moitié tondue de la Cité Trèfles. Voilà la seule activité à laquelle ils s’adonnent pour ne pas errer dans les rues, après l’école.
Beaucoup n’ont pas les moyens de se payer une malheureuse paire de chaussures pour jouer au football. Pourtant, leur soif d’apprendre et de poursuivre leur passion les motive à venir suivre les cours de football donné par Dipak Marday, qui s’occupe de l’association T. E. S. S dans la localité Alors c’est pied avec une chaussure d’un côté et une savatte de l’autre, qu’ils pratiquent leur sport préféré. Ils font avec les moyens du bord.
Ces enfants sont issus de familles du quartier, rongées par la misère et les intempé filles, ses gendres et ses petits enfants, tous en bas âge. « Nou ti gagn tol ek dibwa me lakaz la koule kant mem, nou met matla partou nou dormi a 11. Trwa kar ditan nou dormi san manze, bann zanfan demann manze wazin ena fwa. » Les vêtements sont lavés à l’eau des caniveaux, sur une oche à l’extérieur à côté de aquelle l’on perçoit un récipient sur des morceaux de bois entassés. Juste à côté de chez les Augustin, la situation de la famille Théodore n’est pas meilleure, avec trois peits sur les bras, ils ont à peine de quoi se nourrir. « Nou bizin kwi manze lor foye. Ena zour pena larzan, tibaba plore pena dile, pena kous, bizin demann dimoun led partou. » Deux rues plus loin, derrière une porte en tôle réside tout un groupe de familles.
Les maisons sont collées les unes aux autres et en guise de cuisine un amas de bouts de bois a été aménagé à l’extérieur.
« Sakenn so tour nou kwi manze ena fwa kan pena nou fer pou tou dimoun enn sel kout. » Lisby Perfumo habite cette même cour en compagnie de sa fille de 22 ans et de ses petits-enfants. Elle vit à la lueur d’une bougie, car « mo kouran inn koupe » , explique- telle. A 48 ans, c’est elle qui fait bouillir la marmite. Idem pour Chantal Babet, veuve, elle vit dans une pièce avec trois enfants.
« Nou met matela pou dormi », dit-elle . Lorsqu’on leur demande toutefois où est-ce qu’ils font leurs besoins, ils n’osent pas répondre « nou gagn onte pou dir nou ale twalet dan bwa, nou pran delo kanal pou benye » . Une odeur de pourriture d’eau stagnante dans la cour de ces familles, « nou ena problem drin » .
 
Si vous souhaitez venir en aide à ces familles, contactez Dipak Marday de l’association T. E. S. S. en téléphonant au 946 2661.
 
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