Décédé le 13 décembre, James-Burty David a été conduit à sa dernière demeure, ce 15 décembre, au cimetière de l’Ouest, Port-Louis, la ville qui l’a vu naître en août 1946.

C’est peu après 16h que James-Burty David a été inhumé au cimetière de l’ouest, en face de la piscine de Les Salines, à l’issue d’une cérémonie religieuse très émouvante. Un monument en son honneur y sera, d’ailleurs, érigé. Les membres de la famille biologique du défunt, ceux de sa famille politique, ses mandats et ses compagnons de la première heure…, ils étaient tous présents pour lui rendre un ultime hommage. Parmi eux, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et des membres du gouvernement.

Le cortège funèbre avait fait le tour de Port-Louis avant d’arriver au cimetière avec des escales au Square Guy Rozemont, siège du Parti Travailliste (PTr), où l’on a assisté à un grand moment d’émotion. Fabrice David, fils du défunt, serrant le ministre des Affaires étrangères, Arvind Boolell, dans ses bras. Ce dernier n’a pu retenir ses larmes. Il est alors 15h25. Le cortège s’est, par la suite, dirigé vers le Parlement où le Speaker de l’Assemblée nationale a déposé une gerbe sur le cercueil. Tous les employés de l’Hôtel du gouvernement étaient dehors pour saluer la dépouille de l’ancien ministre. Puis, le convoi s’est dirigé vers la municipalité de Port-Louis où des employés de l’immeuble Emmanuel Anquetil jetaient des fleurs jaunes au passage de la jeep de la Special Mobile Force (SMF) qui transportait la dépouille.

Port-Louis demeurait silencieuse au passage du convoi. Plusieurs centaines de personnes ont délaissé les bureaux pour rendre un dernier hommage à James-Burty David. L’on a assisté au même spectacle à Beau-Bassin et Coromandel. Sur la route menant à la capitale, l’on pouvait apercevoir des sympathisants qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «On t’aime Burty», «Merci pour tout Burty»… Il y avait également des voitures, ornées de pavillons au sigle du PTr, qui suivaient le cortège de Beau-Bassin où avait eu lieu la cérémonie religieuse.

La cérémonie s’était tenue à l’église adventiste du 7ème jour. A 13h30, l’église était déjà bondée, 400 places toutes occupées par des proches, des membres du gouvernement… Il y avait également foule à l’extérieur. Les gens suivaient la cérémonie sur des écrans géants. L’émotion était telle que plusieurs personnes arrivaient difficilement à retenir leurs larmes. Idem pour ceux à l’intérieur de l’église.

Le moment le plus touchant de la cérémonie a été le témoignage de Fabrice David: «J’ai parlé à mon père pour la dernière fois vendredi dernier. Il m’a dit qu’il a trouvé des billets d’avion et qu’il me les enverrait dans quelques heures. Il m’a dit «mon grand tu seras là pour les fête et on passera de très bons moments en famille. Tu pourras te ressourcer après cette dure année», mais je ne m’attendais pas à ce qui s’est produit.» Ce témoignage poignant n’a pas laissé insensible l’assistance. Un moment d’intense émotion, la dernière conversation entre un fils et son père, un homme auquel il veut ressembler et dont le courage l’a toujours impressionné.

Le pasteur Guého, un des responsables de l’église adventiste a, lui, prononcé le panégyrique. Dans son intervention, il raconte les années de jeunesse du défunt et retrace sa carrière professionnelle. Puis, c’est au tour du pasteur Agnel Barbe, le président de l’église adventiste à Maurice, de prononcer l’homélie. Il dresse lui aussi un bref portrait de James-Burty David, rappelant qu’il était «un père attentionné, un collaborateur loyal et un fidèle serviteur de la République». Le pasteur Barbe raconte que James-Burty David était un homme qui avait une foi inébranlable en dieu. Un jour, alors qu’il rendait une visite à James-Burty David à son bureau, ce dernier lui a dit: «Pasteur, je viens de prier, car il y a tellement de défis dans mon ministère et j’en appelle à Dieu.» James-Burty David vivait sa foi par son engagement. Croire c’est agir pour dieu…

Tous ceux qui ont côtoyé James-Burty David à un moment ou un autre se souviennent de lui comme d’un homme sincère. Les pasteurs l’ont dit dans leurs interventions, les politiques lors de leurs réactions, et tous sont unanimes sur un point: James-Burty David était l’incarnation de la loyauté. Et l’île Maurice se souviendra de lui comme l’un de ses fils les plus fidèles. Un frère pour tous ceux qui recherchait son aide. Un homme qui aura marqué son époque, un fin historien de parti, un grand orateur. Mais, James-Burty David était également un grand humaniste avec une foi inébranlable en l’homme.