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L’insolence du système
Les fous ne sont jamais fatigués. Les suiveurs ne se lassent pas de marcher. Les puissants ne font jamais l’économie du plaisir. C’es t toujours le cas. La majorité des gens ont besoin d’une minorité pour leur dicter ce qu’ils doivent faire, penser et comment agir. Les troupeaux humains – qu’on appelle communauté à Maurice – ont un grand besoin d’obéir à un petit nombre de chefs.
Trahis, humiliés, bernés, ces troupeaux n’en restent pas moins fidèles à leur sens de la servitude. C’est ce qui explique, à Maurice comme ailleurs, que des dynasties politiques et des empires financiers s’y perpétuent au fil du temps.
C’est un mode de dysfonctionnement devenu presque naturel. Dans les faits, c’est un dysfonctionnement, mais tout le monde y trouve son compte. Cela a le mérite de s’appeler un système et tout système est le garant d’une continuité.
C’est tout simplement un besoin d’obéir.
Qu’ils s’appellent Navin Ramgoolam, sir Anerood Jugnauth, Paul Bérenger, ils peuvent se permettre le luxe de débiter toutes sortes de banalités. L’essentiel pour le citoyen est de se situer dans un camp ou dans un autre. Le monde est manichéen.
La vérité est universelle. Mais ce n’est pas cette dernière logique qui prime. Ce qui est important, c’est de pouvoir s’identifier et se retrouver dans l’espace du pouvoir.
Certes, il y a des contre-pouvoirs, des contre-feux. Toutefois, ils ont tendance à s’édulcorer à travers le temps. On le voit bien avec les syndicats, les ONG et tous ceux qui militent contre le système en place. Cependant, la dynamique est inéluctable. Soit ils se font rattraper par le système. Soit ils versent dans un délire mégalomaniaque.
Le fait est qu’aujourd’hui, la société n’arrive plus à s’ériger contre l’Etat. Ce qui a constitué l’essence même des plus grandes avancées à travers toute l’histoire de l’humanité. Il y a eu des contestations, des remises en question. A présent, il n’y a que le besoin d’obéir afi n de ne pas bousculer l’ordre établi.
Lorsque tout est prévisible, il n’y a pas de risques d’accident. Que Navin Ramgoolam nous sort des généralités, que SAJ essaie de nous convaincre qu’il vient en sauveur de la nation, et voilà que nous sommes tous accrochés à leurs sottises.
La société ne veut plus être contre l’Etat et les puissants. Il y a une peur. Et surtout une grande faiblesse pour nombre d’entre nous. L’idéal serait de s’enfermer chez soi. De ne plus recevoir des appels téléphoniques ou des courriers. Parce que nous vivons dans une société où il faut continuellement rendre des comptes.
Nous sommes toujours coupables de quelque chose alors que nous ne sommesque des victimes d’un système vicié.
 
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