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L’épine du BLS

13 septembre 2012, 00:00

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Les observateurs seront très attentifs à ce que dira le Premier ministre sur le « Best Loser System » à son retour de Londres.Dès son retour au pays, après une intervention mineure et une convalescence rapide, Navin Ramgoolam sera confronté à ce dossier épineux. Jusqu’ici la position du Premier ministre sur le BLS a été caractérisée par une grande ambiguïté.

Désormais, il aura à dire sans ambages s’il est pour ou contre cette formule. Le Comité des Droits humains des Nations unies a enjoint le gouvernement de dire ce qu’il compte faire concrètement pour se conformer aux conventions internationales. L’instance onusienne juge que l’obligation faite aux candidats de déclarer leur appartenance ethnique est arbitraire parce que les statistiques ethniques n’ont pas été mises à jour depuis 40 ans.

De ce fait, l’Etat mauricien est mis en demeure de dire s’il va renouer ou pas avec le recensement ethnique. Si les données ethniques devaient être à nouveau recensées, ce serait un triste dénouement de l’affaire Rezistans ek Alternativ. Voilà une plainte qui visait à éliminer le communalisme mais qui peut aboutir à réinstaurer le recensement ethnique. Deux ministres travaillistes ont évoqué avec insistance cette éventualité ces derniers jours.

L’Etat doit, en outre, à la demande du comité de l’ONU, « reconsider whether the community based electoral system is still necessary » . En fait, le sort du BLS a été la pierre d’achoppement des précédentes discussions sur la réforme électorale.

La question serait sans doute restée en suspens pendant longtemps encore s’il n’y avait pas eu l’injonction du comité onusien. Pour l’heure, les positions sont les suivantes : le MMM souhaite la mort progressive du BLS et demande que le nombre de députés correctifs soit porté à quatre, le MSM se dit en faveur du maintien du BLS et le Parti travailliste, lui, reste évasif.

Tactiquement, cela gênera le PTr d’avoir à énoncer une position claire. D’une part, il dit vouloir débarrasser le système électoral de toute référence à l’appartenance ethnique. De l’autre, il ne peut se mettre à dos une part importante de son électorat qui tient au maintien du BLS. Dès son retour, Navin Ramgoolam se mettra à chercher la quadrature du cercle.
 
 

Raj MEETARBHAN