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Madagascar : Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana se rencontreront en Afrique du Sud

15 avril 2010, 00:00

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Le président de la Haute autorité de Transition rencontrera l’ancien Président de la République à Johannesburg le 24 avril. L’initiative relève du Président sud-africain,  Jacob Zuma.

La course à la surenchère est lancée. Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) insiste sur une sortie de crise entre lui et l’ancien président Ravalomanana. Ce dernier persiste sur l’implication des quatre chefs de file dans les négociations.

«C’est le président sud-africain qui m’a invité. Cette rencontre (entre lui et Marc Ravalomanana) en Afrique du Sud est celle de la dernière chance», a déclaré Andry Rajoelina au cours d’une émission télévisée, hier soir. Il confirme la tenue d’une réunion avec l’ancien chef de l’État le 24 avril «pour mettre fin à la crise».

À entendre les deux parties, l’idée de rencontre est acquise. Mais chaque leader tente d’avancer ses pions pour prendre une avance, du moins au sein de l’opinion, et gérer le cas des deux autres mouvances, écartées des discussions.  Pour Andry Rajoelina, il n’est pas question de revenir vers le processus de transition selon les accords de Maputo et d’Addis-Abeba pour écarter les mouvances des deux anciens présidents, même s’il s’en défend.

«La communauté internationale s’est rendue compte de son erreur en intégrant les deux anciens présidents (Didier Ratsiraka et Albert Zafy) qui sont devenus des acteurs à part entière. Il n’est nullement question de les écarter, mais il a été décidé qu’il fallait mettre les deux principaux protagonistes face à face», a-t-il soutenu.

L’homme fort de la transition entend également mettre en place le gouvernement d’union après la rencontre, avec ou sans le consentement des autres mouvances. «Le gouvernement d’union nationale sera mise en place après cette rencontre (…) Les hommes des deux anciens présidents en feront partie», a-t-il avancé avant de prévenir que «si les autres ne souhaitent pas y participer, nous allons prendre nos responsabilités».


Feuille de route à quatre

De son côté, Marc Ravalomanana a anticipé la déclaration de Andry Rajoelina. Il a voulu rassurer ses partisans en insistant sur les accords de Maputo. «Ne pensez à aucune rencontre s’il ne s’agit pas de l’application des accords de Maputo et d’Addis-Abeba», a-t-il martelé.

Il laisse entendre son avis favorable pour inclure les deux autres chefs de file dans les négociations. Outre le cas de la participation à la réunion, l’ancien président insiste sur le principe de la feuille de route signée par les quatre chefs de file. «Ces institutions sont critiquées sans même avoir été mises en place», a-t-il indiqué tout en persistant sur la réconciliation nationale. «Avant les élections, il faut d’abord penser à la réconciliation nationale», a-t-il affirmé.

Parallèlement aux discours qui se veulent intransigeants, les deux parties se montrent discrètes sur l’existence d’une ébauche d’accord pour gérer la transition. Celle-ci prévoit entre autres, la mise en place d’un gouvernement avec 12 représentants de la mouvance Rajoelina et 9 issus du camp Ravalomanana, 5 autres pour les «autres sensibilités». Il en est de même de la création d’une Assemblée nationale et d’un Sénat de transition avec une clé de répartition précise.

Mais la concession réciproque d’accepter de se rencontrer laisse transparaître l’importance de la nécessité de trouver une issue à la crise. Le rendez-vous avec Marc Ravalomanana a, par exemple, été l’argument utilisé par Andry Rajoelina face à l’impatience des Forces armées. Après les sanctions plutôt symboliques de l’Union africaine, l’Union européenne devrait également se positionner sur le dossier de Madagascar d’ici le mois de mai.


(Source : L’express de Madagascar)

 

Lexpress de Madagascar