Publicité

Madagascar -avion présidentiel : la thèse de sabotage écartée

4 mai 2011, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar -avion présidentiel : la thèse de sabotage écartée

L''''équipe chargée de faire la lumière sur l''incident survenu à l''avion présidentiel, le 28 avril, soupçonne une part de responsabilité des pilotes.

Les autorités chargées de l''enquête relative à l''incident sur l''aéronef qui devait conduire Andry Rajoelina, président de la Transition, dans sa tournée africaine, clôturent le dossier avec des hypothèses. « La panne survenue sur l''avion était technique, ce qui arrive aux avions modernes. La question est de savoir si elle a été intentionnelle ou normale », a expliqué le général Richard Ravalomanana (à droite sur la photo), commandant de la Circonscription régionale de la Gendarmerie dans Analamanga, mercredi.

Sans le dire d''une manière ouverte, les responsables de l''enquête semblent soupçonner une part de responsabilité des pilotes dans l''annulation du vol. En effet, l''aéronef qui devait transporter la délégation présidentielle à Lusaka pour rencontrer le président zambien Rupiah Banda, n''avait effectué que quelques minutes de vol, obligeant Andry Rajoelina à reporter son déplacement au lendemain. La Présidence avait alors crié au « sabotage ».

Le général Richard Ravalomanana a soutenu que toute intrusion d''individus dans l''appareil, annoncée initialement, était impossible. Il a également mis en avant la décision prise par l''équipage de rebrousser chemin. « Or, ils ont fait le refueling quelques instants après l''incident, puis demandé une autorisation de décoller le lendemain (...) Nous trouvons tout cela suspect », a-t-il souligné.

Le commandant de la Cirgn a signalé à la presse l''hypothèse d''un contact entre les pilotes, de nationalité étrangère, et une tierce personne. « Mais nous n''avons pas pu vérifier les appels téléphoniques dans la mesure où ils sont gérés par un opérateur basé à l''extérieur », a-t-il déploré.

Absence de charge

Les enquêteurs renoncent à pousser plus loin le dossier relatif à la sécurité présidentielle. « Nous n''en avons pas les moyens », a indiqué le général Richard Ravalomanana. Pourtant, l''identification des appels téléphoniques des pilotes pourrait mener aux éventuels « donneurs d''ordre » qui avaient dicté le comportement suspect des membres de l''équipage.

Le général Richard Ravalomanana a néanmoins évoqué l''absence de charge contre les pilotes du jet. « À moins d''une diffusion de fausse nouvelle, il n''y a pas d''infraction pénale justifiant leur poursuite. C''est une affaire civile dans laquelle nous n''avons rien à faire. Il s''agit d''un contrat privé entre deux parties », a-t-il précisé. Il en a profité pour signaler que l''ingénieur international, dont la venue était annoncée par la Présidence de la transition pour effectuer le check-up de l''appareil, n''est finalement pas arrivé.

À cause de cet incident du 28 avril, Andry Rajoelina avait raté son rendez-vous. Il a dû se contenter de rencontrer le vice-président zambien, Georges Kunda, avant de rentrer 24 heures plus tard. Interrogé sur l''affaire, Pierre Holder Ramaholimasy, conseiller spécial d’Andry Rajoelina, réfute que derrière l''annulation du vol, il y ait une manœuvre visant à détourner l''attention de l''opinion d''un éventuel contretemps dans l''agenda présidentiel. « C''est enfantin. Il y a d''autres manières de le faire si c''était le cas, mais cela ne l''a jamais été. Au contraire, les chefs d''État des pays de la SADC étaient prêts à rencontrer le président Rajoelina », a insisté le membre du Conseil supérieur de la transition.

L’Express de Madagascar,  05 mai 2011

Publicité