Béatrice Atallah, la nouvelle présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNIT) a fait savoir qu’au moins une élection devrait avoir lieu cette année, et qu’elle accordera la priorité  à la liste électorale.

La passation entre Hery Rakotomanana, président sortant de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) et son successeur, Béatrice Atallah, a eu lieu jeudi au siège de cette institution à Alarobia. La nouvelle présidente de la CÉNIT et toute son équipe se trouvent face à un gros chantier, celui de mettre en branle tout le processus devant amener à la réalisation d’une affirmation divulguée en avant première, jeudi, à savoir la tenue d’au moins une élection cette année.

« Une élection devrait se tenir cette année, on fait déjà tout pour », a affirmé Béatrice Atallah à l’issue de la cérémonie officielle de passation. Par deux fois au moins, la patronne de la commission chargée de l’organisation technique des élections tranche pour des échéances électorales pour cette année. Toutefois, le passage obligé de l’établissement du calendrier électoral est moins flamboyant.

En effet, les responsables de la CÉNIT laissent une grosse marge de manœuvre d’un mois, soit jusqu’au 26 de ce mois, aux experts multidisciplinaires en élections des Nations unies avec lesquels ils doivent définir et établir les dates des prochains scrutins, en tandem avant de prendre les choses en main. Béatrice Atallah note toutefois que « la collaboration avec ces experts internationaux des Nations unies est nécessaire pour l’établissement du calendrier électoral ».

Gros préparatifs

Une des principales tâches de la commission serait  « une amélioration de la liste électorale », a confirmé  Béatrice Atallah.  La dernière liste conçue par Hery Rakotomanana et son équipe sera prise comme base de travail. « La liste électorale sera améliorée. C’est un acquis. Elle n’est pas parfaite, mais nous allons essayer de l’améliorer. C’est une base de travail », a expliqué   la présidente de la CÉNIT.

Thierry Rakotonarivo, directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur, a précisé depuis pas mal de temps que « techniquement », une élection est toujours réalisable, cette année.

De fil en aiguille, l’épineuse question du fonds de la CÉNIT pour concrétiser ses ambitions a été évoquée par sa présidente. « L’argent est là, elle est inscrite dans la loi des finances de cette année », reppelle-t-elle. Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances, a précisé mercredi qu’une somme de 45 milliards d''''ariary est disponible et sera allouée pour les élections de cette année.

De son côté, Fatma Samoura, coordinatrice du Système des Nations unies, a précisé mercredi, à l’ issue de la présentation de ses lettres de créances à Andry Rajoelina, président de la Transition, qu’une mission d’évaluation est encore attendue avant de convaincre les partenaires financiers des Nations unies.

La CÉNIT va consulter les politiques

André Randranto, membre de la CENIT, estime  qu’une consultation et un éventuel dialogue avec la classe politique est envisagée prochainement. « Des rencontres vont obligatoirement se tenir. Nous discutons avec tout le monde, nous n’allons pas travailler en solitaire », a précisé l’ancien bâtonnier. Masimana Manantsoa, son collègue de la CÉNIT, est revenu sur le pouvoir de la Commission de trancher sur la date et le calendrier électoraux, suivant l’article 6 de la Feuille de route.

Béatrice Atallah, présidente, a auparavant précisé qu’il est du plein droit de sa commission de définir, non seulement la date des prochains scrutins, mais surtout de déterminer la nature des élections à venir par ordre de priorité et de faisabilité.
Parmi les différents scrutins qui devront avoir lieu, selon le plan de sortie de crise, notons les législatives et  la présidentielle.

(Photo :Béatrice Atallah, nouvelle présidente du CENIT, lors de la passation avec le président sortant Hery Rakotomanana).

Source : Misaina Rakotondratsima, L’Express de Madagascar.
Vendredi 06 avril 2012