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Madagascar -Droits de l''homme : pas de vague sur le rapport américain
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Madagascar -Droits de l''homme : pas de vague sur le rapport américain
La situation d’exception actuelle est prise par le régime comme la principale source des infractions aux droits de l’homme.
Le rapport du Département d’État américain sur le respect des droits de l’homme à Madagascar durant l’année 2010 a provoqué un tollé populaire. Le régime ne fait pas exception. Chacun des responsables approchés (par nos confrères malgaches,  dont l’Express de Madagascar)  semblent vouloir assumer leurs responsabilités, tout en voulant que les auteurs du rapport fassent de même.
 
Photo : Le DG de la police nationale, Désiré Johnson Rakotondratsima,
reconnaît l’existence des bavures.
La Police nationale, dont le département est pointé du doigt, ne se défend pas outre mesure. « Bien sûr, il y a toujours les brebis galeuses, mais en général, nous nous efforçons de respecter la loi et les règles régissant nos activités au sein de la Police nationale », réplique Désiré Rakotondratsima, directeur général de la Police nationale (PHOTO). La Police nationale, en effet, est mentionnée dans le rapport de Washington pour « des arrestations, des abus de force, des exécutions sommaires».
 Le directeur général de la Police essaye néanmoins de relativiser la situation, en mentionnant au passage que « chacun a sa perception et ses interprétations. » Il se garde d’entrer dans le domaine politique pour se limiter à la Police nationale, « son rayon d’action », comme il le précise.
De son côté, Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du parti au pouvoir, le Tanora malaGasy Vonona (TGV) essaye de tempérer, sans renier cependant les allégations de la part des États-Unis. « Nous sommes en période d’exception, dans une période de Transition, causant ainsi une certaine désorganisation de la gouvernance, d’où l’insécurité et les instabilités », explique ce membre du Conseil supérieur de la transition.
Ce haut responsable du TGV avance que « la solution, c’est de sortir de cette période d’exception par la tenue des élections, car ces cas (Ndlr : atteintes aux droits de l’homme)  font partie de la période actuelle », tout en ajoutant que ces agissements font partie du lot. Elle renvoie également une partie des responsabilités aux auteurs de ce rapport. « Il ne suffit pas d’étaler ces agissements par tous les moyens », rétorque-t-elle, tout en suggérant aux Américains de prendre leur part de responsabilités. « La seule solution, c’est d’organiser le plus rapidement possible les élections. C’est en aidant le régime à les organiser que l’on peut remédier à ces agissements. » Ce qui est pour l’instant loin d’être le cas.
 La ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, a affirmé vouloir réagir à cette publication du département d’État américain dans les prochains jours.
Le département de la Justice, comme presque les autres départements officiels et non officiels comme la Force d’intervention spéciale, est mentionné dans le rapport. La charge qui pèse sur la Justice est assez lourde, allant de la corruption à la détention provisoire prolongée, jusqu’aux traitements des détenus. Le président de la commission défense et sécurité du Conseil supérieur de la transition, Alain Ramaroson, est resté injoignable.
L’Express de Madagascar, mardi 12 avril 2011
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