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Madagascar: Echec des négociations pour trouver une solution à la crise politique

28 août 2009, 00:00

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Madagascar: Echec des négociations pour trouver une solution à la crise politique

Alors qu’ils avaient trouvé un accord pour le partage de pouvoir entre les différentes mouvances politiques, les leaders malgaches n’ont pu s’entendre sur les personnalités qui exerceront les plus importantes fonctions d’Etat.

C’est sur une note d’échec que s’est achevé le deuxième round des négociations visant à trouver une solution à la crise politique à Madagascar. A trois heures ce matin, heure de Maputo, capitale du Mozambique, soit 5 heures de Maurice, les différentes délégations des mouvances politiques malgaches ont quitté le Centre de Conférences Joaquim Chissano, chacune de son côté.

C’est sur la question des personnalités proposées, qu’est survenu le désaccord. Il y a blocage sur les postes clés de la Transition, à savoir la Présidence de la Transition, la Vice Présidence de la Transition et le poste de Premier ministre.

Dans le communiqué final, émis à l’aube, ce matin, l’équipe conjointe de médiation internationale, dirigée par l’ex-Président mozambicain Joaquim Chissano, déclare qu’elle a «le regret d’informer le public malgache et international qu’en dépit de tous les efforts fournis, de toutes les propositions allant dans le sens d’un compromis, les chefs de file des mouvances ont été dans l’impossibilité de trouver un consensus sur les postes clés de la Transition: Président de la Transition, Vice Président de la Transition et le Premier ministre de consensus.»

Pourtant, dans la journée d’hier, jeudi 27 août, on avait noté une avancée dans les négociations quand les leaders politiques se sont mis d’accord sur la répartition des fonctions. Ainsi, chacune des mouvances s’était vue confier la responsabilité de désigner des personnalités pour occuper des postes respectifs. Le communiqué final fait ressortir que «les leaders politiques malgaches se sont mis d’accord sur les mouvances chargées de nommer les responsables des institutions.»

En fin d’après midi d’hier, il y avait accord pour laisser à la mouvance dirigée par Andry Rajoelina, l’actuel chef de l’Etat, la responsabilité de désigner le Président de la Transition. Des conditions étaient attachées à cette possibilité: la désignation d’un représentant de la mouvance Ratsiraka à la vice-présidence et la nomination d’un Premier ministre de consensus.

Dans les milieux de la conférence, on affirme qu’Andry Rajoelina tenait à rester personnellement à la Présidence de la Transition. Marc Ravalomanana est venu, dans une déclaration, dire son opposition à cette éventualité.
«Le problème pour nous, actuellement, c’est la tentation de légitimer l’auteur du coup d’Etat. La mouvance Marc

Ravalomanana n’acceptera jamais de légitimer Andry Rajoelina comme président de la Transition», a-t-il déclaré à la presse, au Centre de conférences Joaquim Chissano, en début de soirée, hier.

Les délégations rentrent à Antananarivo aujourd’hui. La médiation s’y poursuivra. Le communiqué final indique que «les chefs de file des quatre mouvances se sont accordés sur le fait que la recherche du consensus pour la désignation se poursuivra jusqu’au 4 septembre 2009.»

Il faut rappeler que toute la question de la situation politique à Madagascar sera reprise au Sommet de la SADC (Communauté des pays de l’Afrique Australe) qui débute à Kinsasha, en République Démocratique du Congo, le 7 septembre prochain.

La SADC est une des organisations à la base de la constitution de l’équipe conjointe de médiation internationale, chargée de trouver une sortie de crise à Madagascar.

Jrme BOULLE