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Madagascar : Elections possibles avant la fin de l’année

10 juillet 2009, 00:00

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Madagascar : Elections possibles avant la fin de l’année

Selon le ministre Ny Hasina Andriamanjato, la HAT est prête à avancer les élections législatives et présidentielles avant la fin de l’année. Elle demande à la communauté internationale de l’aider à les organiser.
 
La Haute autorité de la transition (HAT) dévoile ses batteries. Elle avance ses pions dans la gestion de la transition et annonce sa volonté de tenir les différents scrutins dans les prochains mois à venir.

«Le gouvernement est prêt à tenir les élections législatives et présidentielles avant la fin de l''''année, s''il en a les moyens», a déclaré Ny Hasina Andriamanjato, ministre des Affaires étrangères, hier à Ivato. «Le référendum constitutionnel devrait avoir lieu avant ces scrutins. C''est la Constitution qui est l''une des principales causes des problèmes actuels», a-t-il ajouté.

Conditions améliorées

Le chef de la diplomatie a lâché l''information à l''ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC). Ce dernier vient d''arriver à la tête d''une délégation composée de plusieurs anciens membres du gouvernement des pays membres du bloc économique régional.

Ny Hasina Andriamanjato précise la proposition de l''Exécutif pour montrer sa bonne foi dans la tenue des consultations populaires. «Le gouvernement et la HAT se désengageront de l''organisation des élections. Nous allons demander à la communauté internationale et aux groupements de la société civile de les organiser», a-t-il soutenu.

Avec une telle annonce, le gouvernement semble changer son fusil d''épaule. Jusqu''ici, il avait mis en avant la nécessité de l''assainissement des conditions avant de passer à la tenue des scrutins. Cette fois-ci, il prend les devants en apportant une contre-proposition à la situation actuelle, même si tout n''est pas encore décidé d''une manière définitive.

La HAT semble vouloir privilégier l''option électorale au moment où les négociations sont bloquées par la question relative à l''amnistie.

«Techniquement, nous sommes prêts à organiser ces scrutins car les conditions se sont nettement améliorées», a garanti Manantsoa Masimana, ministre de l''Intérieur. «J''ai écrit à la communauté internationale concernant l''évaluation de notre capacité électorale. Mais pour l''instant, je n''ai encore reçu aucune réponse», a-t-il ajouté.

La question est de savoir si le gouvernement est prêt à franchir le pas et à aller au bout de ses idées. L''intervention télévisée d’Andry Rajoelina ce soir devrait donner un début de réponse sur la question.

Interrogé sur la proposition, Fetison Rakoto Andrinirina, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana est d''accord sur le calendrier. «D''ailleurs nous l''avons déjà demandé d''une manière formelle», a-t-il précisé.

Par contre, l''ancien membre du conseil régional d''Analamanga n’adhère pas aux autres points de la proposition. «La communauté internationale ne peut pas organiser un scrutin sous peine d''être taxée d''ingérence. En outre, la société civile n''est pas aussi neutre que ça», a-t-il lancé pour démolir la suggestion de la HAT. Il a aussi insisté sur la nécessité de passer par l''adoption de la charte de la transition. «Il faut aboutir à une décision consensuelle. Il est prouvé que la HAT n''arrive pas à diriger toute seule la transition», a-t-il expliqué.

Pour sa part, Joaquim Chissano reste prudent face à la déclaration de Ny Hasina Andriamanjato. Celui qui est venu relancer le dialogue en vue de l''adoption de la charte de la transition affirme qu''il est «encore trop tôt pour se prononcer». Il déclare vouloir d''abord «se rendre compte de la situation».

Un calendrier évolutif

Au départ, le gouvernement de transition s''est référé aux recommandations des Assises nationales en avril, en matière de calendrier électoral. Le rendez-vous à Ivato avait fixé les présidentielles pour octobre 2010, malgré la pression de certains pays comme les États-unis. Ceux-ci ont soufflé la tenue de la course à la magistrature suprême avant la fin de l''année.

La position du gouvernement n''est pas pour autant figée. Les autorités de la transition avaient évoqué la possibilité de l''organisation du scrutin présidentiel en mai 2010 lors du «dialogue politique» avec l''Union européenne, au mois de mai.
 
Iloniaina Alain
(Source : L’express de Madagascar)

Lexpress de Madagascar