Des agitateurs roulant en 4x4 ont lancé une grenade dans la cour de la Conférence épiscopale de Madagascar à Antanimena. Des vitres ont volé en éclats sous l''''explosion.

Stupeur à Antanimena, vendredi au petit matin. Aux alentours de 4h30, le siège de la Conférence épiscopale de Madagascar, plus connu par l''appellation épiscopat, a été la cible d''un attentat à la grenade. Des éclats de l''engin ont fracassé une vitre du bâtiment qui accueille le secrétariat administratif. Projetés en hauteur, d''autres ont mis à mal un carreau de verre sur un autre bâtiment. Fort heureusement, aucun blessé n''est à déplorer.

Le souffle de l''explosion a été tellement puissant au point de laisser un trou profond de quelques centimètres dans la cour goudronnée de l''enceinte. « Installé sur une chaise dans une guérite, j''étais éveillé lorsque les auteurs de cet acte terroriste ont frappé», relate Andry Lalaina Rafidison, un jeune homme de 17 ans, présent à l''Épiscopat pour donner un coup de main à son père qui y travaille en tant que gardien lorsque l''attentat a été commis.

« Avant l''explosion, j''ai entendu le bruit du moteur d''un tout-terrain qui roulait avec lenteur le long de la route longeant l''enceinte. Curieusement, le 4x4 a subitement pris de la vitesse », poursuit-il. Ce jeune homme indique que l''engin a roulé sur l''asphalte lorsque les agitateurs ont pris le large. « Environ cinq secondes plus tard, une flamme s''est dressée à l''endroit où la grenade a terminé sa course. De la fumée s''est formée et une forte déflagration s''en était suivie », témoigne Andry Lalaina Rafidison.

Grenade artisanale

Terrifié après les scènes de cauchemar qu''il venait de vivre, l''adolescent s''est gardé de sortir de la guérite. « Je n''étais rassuré que cinq minutes après l''explosion, lorsque le calme était revenu. Quand j''ai regardé ce qui s''était passé, des débris étaient éparpillés un peu partout », fait-il savoir.

Dans un communiqué, Lucien Frédéric Rakotozafy, secrétaire administratif adjoint de la Conférence épiscopale de Madagascar, met en avant qu''une enquête a été ouverte. Dans la foulée, il indique que faire une déclaration allant au-delà des faits survenus serait de ce fait inopportun.

Interrogé, le contrôleur général de police, Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité intérieure, a indiqué quant à lui que les enquêteurs travaillent d''arrache-pied sur cette affaire. Selon ses explications, il se pourrait que la grenade utilisée par les fauteurs de trouble soit de fabrication artisanale.

(Photo : L’explosion a laissé des traces sur l’asphalte de la cour de l’épiscopat).

Seth Andriamarohasina, L’Express de Madagascar.