La réunion de synthèse est susceptible d’être animée à Gaborone ce mardi. Les questions du retour des anciens Présidents devaient chauffer la séance, écrit notre confrère de l’Express de Madagascar.

La journée risque d’être longue aujourd’hui à Gaborone. Les onze groupes politiques présents dans la capitale botswanaise s’apprêtent à livrer une farouche bataille pour défendre leur position divergente, par rapport à la feuille de route. Les sujets de discorde ne manquent pas.

Une séance plénière ce mardi devra boucler les deux jours de réunion. À l’image de la première journée, celle d’aujourd’hui devrait s''''animer encore plus avec la restructuration des institutions transitoires ou encore le rôle que devrait jouer les anciens Présidents, notamment Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, dans le processus transitoire.

Hifikipunye Pohamba et Rupiah Banda, respectivement président de la Namibie, à la tête de la Troïka, l’organe chargé de la coopération en matière de politique de défense et de sécurité, et président zambien assurant la présidence de la SADC, ont planté le décor au cours de la réunion à huis clos lundi. Ils ont distribué un document rapportant les détails des résolutions du Sommet du bloc économique régional du 20 mai en guise de balise aux discussions.

Institutions à restructurer

La Présidence de la transition publie ce mardi  un communiqué, avec des extraits de ce document de la SADC, faisant part d’une résolution qui a « entériné (…) la feuille de route et a insisté sur la nécessité pour tous les acteurs de respecter son contenu jusqu’à la tenue des élections ». Elle rapporte également un « appel pressant pour l''inclusion de tous les acteurs dans la mise en œuvre de la feuille de route à Madagascar », ou encore l’incitation des mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy pour « adhérer à la feuille de route et aux Institutions de la Transition tout en exhortant Andry Rajoelina à instaurer des conditions propices au retour de MM. Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka à Madagascar », répondant d’une manière fidèle aux attentes du régime de transition.

Une autre partie du document fait état d’autres « détails » non relevés par le communiqué de la Présidence, apportant un certain équilibre entre les protagonistes. Cette « base de travail » fait état de la décision du Sommet qui a « exhorté les mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy à adhérer à la feuille de route et aux institutions de la transition qui sont encore à restructurer ».

Le texte a également noté « qu’il est nécessaire pour MM. Ravalomanana et Didier Ratsiraka d’être autorisés à retourner à Madagascar afin de participer au processus politique ». Il évoque « la nécessité de (…) mettre en vigueur la loi d’amnistie et proposer que M. Andry Rajoelina démissionne six mois avant la tenue des élections s’il souhaite se présenter comme candidat ».

Dans la soirée de lundi, les chefs d’État chargés du dossier  ont fait le tour des onze groupements politiques. Ils sont venus recueillir les avis des uns et des autres sur la position de la SADC avant la séance plénière de ce mardi. Ceux qui avaient paraphé la feuille de route montent déjà au créneau pour réclamer l''application d’une manière stricte et telle qu’elle est la feuille de route.

De leur côté, des indiscrétions font état d’une tentative des Trois mouvances de suggérer des amendements à la feuille de route, entre autres, le cas de la nomination du Premier ministre dont elles revendiquent le droit, tout en insistant sur la recomposition des institutions transitoires.

(Photo : Albert Zafy et Marc Ravalomanana, à l’ouverture de la réunion lundi )

(L’Express de Madagascar, 7 juin 2011.)